Le président américain, Donald Trump a brandi , une attaque verbale sans précédent contre l’Espagne, suggérant que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) pourrait «envisager de se séparer» de ce pays membre en raison de son refus d’aligner ses dépenses militaires sur le nouvel objectif de 5 % du PIB. Cette sortie intervient dans un contexte de pression accrue de Washington sur ses alliés pour un partage équitable du fardeau défensif.
Lors d’un point de presse commun avec le président finlandais, Alexander Stubb en visite aux Etats-Unis, le locataire de la Maison Blanche a dressé un contraste saisissant entre les deux nations européennes. « Nous avons un seul retardataire : l’Espagne. Peut-être faudrait-il tout simplement l’exclure de l’OTAN, franchement », a-t-il déclaré, après avoir salué «les efforts formidables » de la Finlande, dont l’adhésion en 2023 a été suivie d’une nette augmentation de ses budgets militaires.
Ce nouvel objectif de 5 %, ardemment défendu par l’administration Trump, a été acté lors du dernier sommet de l’OTAN à La Haye en juin 2025. Il se décompose en 3,5 % du PIB pour les dépenses militaires strictes et 1,5 % pour les investissements de sécurité élargie, constituant ce que Washington présente comme un « nouveau standard » pour la suprématie stratégique.
Seul État membre à avoir refusé cet engagement, l’Espagne a négocié une clause dérogatoire, s’engageant à atteindre 2,1 % du PIB, invoquant des contraintes budgétaires et la nécessité de préserver ses programmes sociaux. Avec seulement 1,2 % de son PIB consacré à la défense en 2023, Madrid reste le contributeur le plus modeste de l’Alliance.
La menace d’exclusion de l’Espagne de l’OTAN, bien que juridiquement infondée dans la mesure où le traité de Washington de 1949 ne prévoit aucun mécanisme d’expulsion, marque une escalade rhétorique significative dans les rapports de Washington avec ses alliés occidentaux.
À quelques mois de la élections mi-mandat américaine de 2026, cette prise de position vise autant à galvaniser l’électorat de Donald Trump sur le thème du leadership américain qu’à rappeler la dépendance stratégique de l’Europe occidentale des Etats-Unis, première puissance mondiale.