Casablanca: après la manif, la polémique

manif-vs-benkiraneLa manifestation de dimanche à Casablanca qui a brandi des slogans contre l’islamisation de l’État et l’instrumentalisation de l’islam en politique, continue de soulever la polémique dans les médias et les réseaux sociaux, surtout que les  messages affichés par les manifestants étaient dirigés contre le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane.

Les formules brandies par les marcheurs, qui étaient plus de 40.000 selon des estimations concordantes, s’en prenaient d’ailleurs directement au chef de l’exécutif. On ne comptait plus les bannières portant le slogan « Benkirane dégage ». Pourtant, les médias proches du PJD, le parti islamiste du chef du gouvernement, crient au complot.

Une telle manifestation ne pouvait être spontanée, crient-ils en y voyant la main du ministère de l’Intérieur. Ce dernier a réagi en assurant qu’il n’a ni encouragé ni interdit la manifestation, se limitant au service d’ordre pour éviter d’éventuels troubles.

De nombreux manifestants, dont un grand nombre de jeunes et de femmes, ont confirmé  qu’ils avaient décidé de participer à la manifestation à travers Facebook. D’autres disent qu’ils ont été contactés par des membres actifs d’associations de quartiers qui ont facilité leur  transport depuis les quartiers périphériques de la capitale économique.

Mais d’après leurs déclarations, le point de convergence qui les a rassemblés est un ras-le-bol contre Abdelilah Benkirane. D’après eux, en cinq ans de gouvernement, Benkirane et le PJD ont plongé le pays dans les polémiques stériles, en se détournant des vrais problèmes du pays et de la société. Au lieu d’œuvrer à trouver de l’emploi aux jeunes, à améliorer l’enseignement, la formation, le secteur de la santé, le parti islamiste a englué la vie politique dans engueulades inutiles avec ses adversaires politiques.

Dans ce diagnostic au moins, ils n’ont pas tort.