Après avoir été chargé, lundi, par le Roi Mohammed VI de constituer un nouveau gouvernement, le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, a annoncé son intention de lancer des consultations avec les partis politiques dans les plus brefs délais pour former une majorité.
La mission ne sera certainement pas de tout repos pour le chef du parti islamiste qui rempile pour un deuxième mandat de 5 ans. Abdelilah Benkirane est conscient de la difficulté de la tâche. De fait, avec 125 sièges remportés aux élections sur les 395 que compte la Chambre des représentants, le PJD est loin du compte. Son secrétaire général doit jouer l’équilibriste pour former une coalition qui complétera au moins les 73 sièges manquant.
Si aucune alliance n’est possible avec son rival du parti moderniste du PAM, arrivé deuxième avec 102 sièges, le PJD doit rechercher des alliés dans les partis traditionnels centristes et de droite qui se partagent à peine 42 % des sièges.
Dans cette nouvelle configuration, la reconduction de la majorité sortante PJD-RNI-MP-PPS paraît de plus en plus difficile en raison des profonds désaccords apparus entre le Rassemblement des Indépendants et le parti islamiste. Le PJD sera obligé de se tourner vers l’Istiqlal qui devient incontournable.
Or le vieux parti nationaliste a déjà eu maille à partir avec les islamistes dans l’ancienne majorité, ce qui a conduit les amis de Chabat à claquer la porte du gouvernement en juillet 2013.
Les tractations du PJD avec l’Istiqlal s’annoncent donc d’autant plus ardues que le parti de la Balance placerait la barre assez haut en exigeant des postes clés dans le futur gouvernement.
La situation devrait s’éclaircir dans les prochains jours, alors que le souverain présidera l’ouverture de la nouvelle législature, le vendredi 14 octobre.