Depuis quelques semaines, le milliardaire-ministre de l’agriculture Aziz Akhannouch s’investit de plus en plus activement dans la campagne de son parti, le Rassemblement National des Indépendants (RNI). Après avoir relancé et financé le quotidien en arabe « Echorouk »-qui appartenait à l’ancien ministre des droits de l’homme et désormais membre de la HACA Mohammed Aujar- l’on apprend auprès de sources proches du RNI que le parti s’est attaché les services de l’agence de publicité SAGA , propriété de Chakir Fassi Fihri, et ce, suite à une « recommandation » de Aziz Akhannouch. SAGA serait en train d’élaborer la stratégie de campagne du parti libéral, et serait chargée de « mettre en forme » le plan de communication qui devrait permettre au RNI de progresser dans des sondages jusque là plutôt défavorables. L’agence vient remplacer la « spin doctor » du parti, Leïla Ouachi, ancienne conseillère en communication de Driss Jettou, qui était jusque là incontournable sur toutes les questions de mise en forme du message du RNI. Il semblerait que Salahedinne Mezouar, patron du RNI et actuel ministre des finances, aie décidé de confier la com’ du RNI à Saga en constatant que son discours n’était plus audible depuis plusieurs mois dans la presse marocaine, en raison notamment de ses atermoiements sur la privatisation partielle de Maroc Telecom, ou encore suite à la polémique autour de la présentation de la loi de finances au parlement. Soutenu par Aziz Akhannouch, qui devrait prendre en charge la facture de SAGA communications, Mezouar aurait retrouvé ces derniers temps du poil de la bête depuis que l’agence casablancaise l’assiste dans sa communication. Sauf que cette embellie pourrait être de courte durée car les esprits malins voient dans cette aide du milliardaire Aziz Akhannouch à son parti la manifestation d’un intérêt curieux qui cacherait une ambition secrète de devenir Président du futur conseil de gouvernement. En aidant le RNI à mieux structurer sa communication, tout en n’apparaissant pas en première ligne, Aziz Akhannouch se ménage ainsi plusieurs options et garderait plusieurs fers au feu, se donnant la possibilité d’apparaître en recours une fois que Mezouar aura carbonisé ses chances. De surcroit, l’homme d’affaires originaire du Souss est probablement le seul membre du RNI qui n’a pas à s’inquiéter pour sa candidature aux élections législatives, sa circonscription en pays berbère lui étant très largement acquise. Fort de cette future légitimité acquise par les urnes, qui pourra dire où s’arrêtera l’ambitieux ministre de l’agriculture ?