Algérie: chasse à l’homme contre les subsahariens accusés de propager le sida

alger-subsahariensEn Algérie, la chasse aux subsahariens et leur expulsion se poursuit dans des conditions pour le moins choquantes, alors que les pauvres migrants  impuissants sont stigmatisés et accusés de propager le sida qui plus est, par une instance nationale de défense des droits de l’homme.

Comble de l’ironie, l’anathème sort de la bouche du président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH). Pour Farouk Ksentini, un avocat qui prétend défendre les droits de l’homme, les migrants subsahariens doivent être expulsés parce qu’ils « propagent le sida, ainsi que d’autres maladies sexuellement transmissibles ».

La « présence des migrants et des réfugiés africains dans plusieurs localités du pays peut causer des problèmes aux Algériens », avait affirmé Farouk Ksentini dans une interview au quotidien algérien Essawt El Akher le 5 décembre, insistant sur le fait que cette « maladie est répandue parmi cette communauté ».

Ksentini n’a pas hésité à qualifier le flux de migrants de « catastrophe qui nous est imposée » et dont la solution réside dans leur expulsion sans ménagement.
Ces propos choquants ont été tenus par Ksentini parallèlement à une chasse à l’homme sans précédent menée en Algérie contre les subsahariens.

Plus de 1400 migrants ont été arrêtés rien que durant la journée de mercredi 7 décembre. Ils ont été transférés dans un camp de Tamanrasset (Sud du pays) d’où un grand nombre a été expulsé. Quelques centaines d’entre eux sont arrivés dans la ville nigérienne d’Agadez, parmi lesquels figurent plus de 200 ressortissants maliens. D’autres subsahariens arrêtés étaient encore bloquées dans un camp à Alger.