Le retour du Maroc à l’Union africaine a représenté pour le Polisario et l’Algérie un choc tel que ces derniers tentent par tous les moyens de présenter le triomphe continental du Royaume comme un échec et une reconnaissance de facto du mouvement séparatiste, ce que balaie d’un revers de la main le ministre délégué aux Affaires étrangères, Nasser Bourita.
Dans un entretien publié dimanche par le site en ligne Le Desk, le ministre affirme sans ambages que « le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle continentale ne changera rien dans nos positions immuables concernant la marocanité du Sahara ».
« Non seulement le Maroc ne reconnaît pas – et ne reconnaîtra jamais – cette entité fantoche, mais il redoublera d’efforts pour que la petite minorité de pays, notamment africains, qui la reconnaissent encore, fassent évoluer leur position dans le sens de la légalité internationale et des réalités géopolitiques ».
Nasser Bourita démonte dans la foulée les prétentions du Polisario et de son sponsor algérien par d’imparables arguments: du point de vue du droit international et de la pratique des États, la reconnaissance « est un acte libre, éminemment souverain » de la part d’un État.
Aussi, « le fait pour un État de siéger dans une enceinte internationale en présence d’une entité non reconnue, ne peut impliquer une reconnaissance par lui de cette entité », explique-t-il. La preuve, le cas d’Israël. « Ainsi, la majeure partie des pays arabes », ou encore l’Iran, qui siègent à l’ONU en présence d’Israël « ne reconnaissent pas » l’État hébreu. « Est-ce que l’Algérie reconnaît Israël du seul fait qu’elle siège à l’ONU à ses côtés ? », s’interroge Bourita.
Pareille pour le cas de l’Union africaine, où une large majorité de pays siègent aux côtés de la république autoproclamée par le Polisario sans pour autant lui accorder une quelconque reconnaissance.