Partis politiques, à vos programmes. C’est le mot d’ordre chez de nombreuses formations politiques qui, à moins d’un mois des législatives , ont enfin commencé à décliner leurs programmes. Sauf que beaucoup de ces annonces prennent l’allure de promesses qui n’engagent que ceux qui veulent bien y croire. Plutôt que de programmes réellement applicables une fois les partis arrivés au pouvoir, l’électeur à droit à des engagements dont certains frôlent parfois la fantaisie. Les islamistes du PJD promettent allègrement de relever le SMIG à 3000 DH, alors que le budget de l’Etat a été saigné à blanc par la brusque surcharge de la compensation et par les dépenses « sociales » introduites par abbas El Fassi au printemps dernier pour contenir le choc du « printemps arabe » . Après une année 2011 marquée par d’importants engagements financiers à fort impact social, les perspectives budgétaires de 2012 ne laissent pas une grande marge de manœuvre au prochain exécutif. C’est à se demander aussi si le PJD a pris toute la mesure de l’impact d’un relèvement précipité du SMIG sur les entreprises. Cela ne risque-t-il pas d’hypothéquer durablement la compétitivité du tissu productif ? C’est en particulier le cas du secteur orienté vers l’export, et en première ligne le textile qui est soumis à la rude concurrence chinoise et méditerranéenne.
a ce jour, il faut ainsi noter que le SMIC marocain est à 15 dollars uniquement du smic russe, ce qui risque de mettre le Maroc dans une situation de déficit de compétitivité. Chez le parti de l’Istiqlal, les choses se présentent différemment. Echaudé par une conjoncture économique et financière difficile et par ses années aux affaires, , l’Istiqlal s’engage prudemment sur une croissance annuelle de 5%. Dans le domaine de l’emploi, il promet la création de 20.000 postes par an dans la fonction publique au cours des 5 prochaines années, et 750.000 emplois dans le secteur privé sur la même période. Quant au G8, l’Alliance pour la démocratie qui regroupe huit partis libéraux et du centre, il table sur une croissance de 6% et se montre plus optimiste en matière d’emploi.
Il s’engage ainsi sur la création de 200.000 postes par an dans le privé. De son côté, l’USFP promet une croissance soutenue et une réduction de la TVA à 10% seulement. Mais il s’agit au final de promesses consensuelles qui ont peu de chances de combler le profond fossé séparant les partis à des électeurs méfiants. En effet, la question principale ne se situe plus dans le contenu des promesses électorales mais sur comment rendre audible à nouveau toute proposition émanant de partis politiques qui ont émoussé leur crédibilité, l’abandonnant sur l’autel des promesses non tenues et des rendez vous manqués.