La droite espagnole promet de maintenir des relations privilégiées avec le Maroc en cas de victoire aux prochaines échéances électorale face aux socialistes. Les rapports entre Rabat et Madrid ayant connu dernièrement une nette amélioration sous le mandat du gouvernement socialiste conduit par José Luis Rodriguez Zapatero, l’élite dirigeante marocaine craint sérieusement la montée du Parti Populaire (PP – opposition de droite), d’habitude hostile aux intérêts suprêmes du Royaume chérifien. A l’approche des législatives anticipées en Espagne, les regards des Marocains sont tournés vers Madrid pour déceler les véritables intentions du prochain titulaire de l’exécutif au royaume ibérique. Accrédité par différents sondages d’une victoire écrasante aux élections anticipées prévues pour le 20 novembre prochain, le Parti Populaire a fait état de son intention de maintenir des relations « privilégiées avec le Maroc » et « stratégiques avec l’Algérie ».Bien sûr le gaz algérien compte beaucoup pour faire tourner l’économie espagnole à moindre coût, mais les intérêts partagés entre les deux royaumes sont aussi d’une importance capitale notamment au niveau de la proximité géographique, la langue, la sécurité, la lutte commune contre l’immigration clandestine, les liens rapprochés des deux pays avec le reste de l’Union européenne et les investissements déjà placés sur le marché marocain. A l’instar des socialistes, les dirigeants du Parti Populaire en sont parfaitement conscients et sauraient sûrement faire des concessions pour laisser choir les questions qui fâchent.Dans le volet « politique extérieure » de son programme électoral de 214 pages publié sur son site Internet, le Parti Populaire affirme également appuyer le processus de négociations sur la question du Sahara, mené entre les parties au conflit sous l’égide des Nations Unies, dans la perspective de parvenir à une solution conforme aux résolutions du Conseil de sécurité et au droit international.A l’heure actuelle, les rapports entre Rabat et Madrid sont bien meilleurs que durant la décennie 2000, durant laquelle ils ont été mis à rude épreuve par de nombreuses crises diplomatiques. Les Marocains ne sont pas en effet prêts à oublier les violentes agressions racistes ayant ciblé en 2000, les 10.000 immigrés marocains de la localité andalouse d’El Ejido, comme ils gardent toujours en mémoire, la grave crise née au sujet du rocher méditerranéen appelé « île Leila » à Rabat et « île du Persil » à Madrid. Enfin la visite du roi Juan Carlos 1er dans les présides occupés de Sebta et de Melilia en 2007, jugée « provocatrice » à Rabat, est toujours présente à l’esprit. Ces derniers temps, les rapports entre les deux pays ont repris leurs cours normal et se sont même nettement améliorées.
Au sujet du « Printemps arabe », le Parti Populaire de Mariano Rajoy, se dit prêt à soutenir le processus démocratique lancé dans la région, y compris au Maroc, mettant en exergue l’expérience de la transition démocratique en Espagne.
Selon deux sondages publiés récemment par « El Pais » et « El Mundo », le PP devrait remporter au scrutin du 20 novembre, une victoire écrasante avec 191 sièges, contre 119 pour les Socialistes. D’aucuns disent que la coïncidence pour la première fois en cinquante ans, du calendrier des législatives anticipées que chacun des deux pays compte organiser à cinq jours d’intervalle, symboliserait fort bien un destin commun pour les deux peuples qui sont condamnés à s’entendre.