A deux semaines de législatives cruciales pour le processus démocratique du pays, les partis politiques intensifient leurs apparitions médiatiques même si aucune formation n’est donnée favorite. L’objectif de la mobilisation des partis est d’évidence double : convaincre l’opinion de la pertinence du programme défendu par chaque formation. Et, surtout, réconcilier le citoyen avec la chose politique en persuadant les plus indécis et les indifférents d’aller voter.
Car l’enjeu est de taille. Les législatives anticipées du 25 novembre se veulent différentes des scrutins précédents. Elles sont d’abord les premières à avoir lieu sous la nouvelle Constitution et constituent, donc, le baptême de feu pour le nouveau texte fondamental. De surcroît, tous les espoirs sont fondés sur les prochaines législatives pour mettre en pratique les réformes démocratiques promises par la Constitution du 1er juillet. Pourtant, si les grandes formations politiques ont rivalisé d’initiatives pour présenter des programmes plus ou moins persuasifs, dont certains, il faut le dire, frôlent le populisme, aucun parti n’apparaît jusqu’à présent favori. Les plus en vue avancent chacun de son côté des chiffres impossibles à vérifier. Si l’Istiqlal peut se prévaloir de 37% de sièges aux législatives de 2007, talonné de près par le parti islamiste de la Justice et du Développement (PJD), rien n’indique que ces deux formations ont toujours le même capital de sympathie auprès des électeurs. Le premier, parce qu’il a été laminé par cinq ans de pouvoir parfois erratique et, surtout, par la contre-performance d’un chef de gouvernement affaibli. Le second parce qu’il risque de faire les frais d’un vote sanction de la classe moyenne, inquiétée par des promesses électorales fantaisistes, dont certaines sont quasiment irréalisables. En face d’eux, le PAM qui a fait front commun avec 7 autres formations, notamment avec le parti de la majorité actuelle le RNI, ne compte pas se contenter de peu. Son secrétaire général, Cheikh Biadillah vient de révéler les pronostics pour son parti. Il ne revendique pas moins de la première place, avec 20% des voix et 80 sièges à la future Chambre des Représentants, qui en comptera 395.