Dans le contexte actuel, stimulé par le Printemps arabe, le récent scrutin en Tunisie et le référendum constitutionnel, les législatives du 25 novembre au Maroc peuvent légitimement enregistrer une « mobilisation en hausse » de l’électorat, selon les estimations de l’Institut Thomas More qui vient de publier une étude commune avec « Tendances Institut », sur les attentes autour du scrutin de vendredi .A une semaine d’élections anticipées emblématiques de la nouvelle Constitution réformée, le Think tank européen souligne que la tendance des jeunes à bouder les urnes, ces dernières années, n’est pas une fatalité. Si le nombre de votants n’a pas dépassé 37% aux législatives de septembre 2007, le taux de participation était de 48% en 2002, « premières élections sous le règne de Mohammed VI », relève l’Institut dans une analyse consacrée aux prochaines élections au Maroc. Le possible regain d’intérêt pour le vote pourrait, en apparence, être lié à la présence en force du PJD aux élections du 25 novembre. Mais en apparence seulement.
Le principal parti islamiste marocain bénéficierait, selon certains commentaires, d’un contexte régional favorable et notamment de la victoire des islamistes d’Ennahda en Tunisie. Cependant, dans ce domaine, « la Tunisie et le Maroc présentent une différence importante. Alors qu’Ennahda symbolise la fin de l’ordre ancien et la nouvelle Tunisie, le PJD n’est pas une force nouvelle puisqu’il participe depuis plusieurs années à la vie politique », commente Antonin Tisseron, auteur de l’analyse. Principal parti d’opposition dans le Parlement sortant, le PJD est également présent au niveau local. « Et bien qu’il apparaisse pour nombre d’électeurs comme une alternative aux partis traditionnels et un facteur de changement, la plupart des occurrences sur la blogosphère francophone marocaine sont neutres à l’égard du parti ». L’Institut qui mène en tandem avec un autre organisme français, Tendances Institut, une enquête qualitative sur le contenu de la blogosphère marocaine, estime que celle-ci « révèle un intérêt (pour le PJD) mais aussi une attitude non partisane, voire attentiste, lorsqu’il n’est pas considéré comme dangereux ».
Pour l’Institut Thomas More, la motivation électorale des jeunes reste l’affaire d’une classe politique sérieusement décrédibilisée. Et « le principal défi réside dans la capacité des partis marocains à réduire le décalage croissant qui les sépare d’une jeunesse de plus en plus politisée ne se reconnaissant pas en eux ».
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