Maroc – Elections 2011 : une campagne électorale pas comme les autres

Les technologies de la communication (TIC) ont eu leur mot à dire dans l’avènement du printemps arabe. A présent, l’Internet et les réseaux sociaux de la toile pèsent de tout leur poids sur la mutation du paysage politique dans le monde arabe. Au Maroc, alors que la campagne tend vers sa fin à l’approche de la date butoir du 25novembre, jour du vote pour les élections législatives anticipées, l’on a l’impression que les électeurs, surtout les jeunes, paraissent peu motivés par ce scrutin. C’est vrai dans la mesure où l’on ne tient compte que de ce qu’on peut voir sur le terrain et dans la rue. Par contre, si l’on s’amuse à naviguer sur le net et à surfer sur les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou You tube,  on s’aperçoit rapidement  que les jeunes internautes marocains accordent un grand intérêt à ces élections et s’intéressent de très près au profil des candidats, aux programmes de chacune des 30 formations politiques en lice dans ce scrutin et réagissent à travers les blogs et commentaires sur les sites électroniques. Chaque époque a son mode de vie et de comportement. Le Maroc n’échappe à cette règle. Si jadis, en pareilles circonstances les centaines de milliers de flyers, d’affiches électorales, d’autocollants et de dépliants jonchaient les rues et artères des grandes et petites villes, où les voitures, partisans et supporters des candidats défilaient à longueur de journée pour mener leur campagne électorale, de nos jours, les électeurs et certains candidats bien branchés, n’ont pratiquement nul besoin de descendre dans la rue pour mettre le doigt dans la marmite.

Un petit PC branché sur le net suffit largement aux électeurs comme aux candidats pour se mettre en contact avec les coins les plus reculés du pays. Cette nouvelle vogue constitue évidemment un trompe-l’œil, mais la réalité en est tout-à-fait autrement. Ceux qui se précipitent à dire que les Marocains sont peu ou pas motivés par cet important scrutin ainsi que tous ceux qui appellent à son boycott risquent d’être fortement surpris le  jour « J ». Dans tous les cas, quel que soit le résultat du vendredi 25 novembre, et quel que soit le taux de participation, la vie politique marocaine ne sera, sans aucun doute, plus comme avant, après l’adoption de la nouvelle Constitution.  La principale nouveauté de la réforme constitutionnelle, fait que le chef du futur gouvernement sera issu du parti qui aura obtenu le plus grand nombre de suffrages. Tout en préservant la prééminence du Roi, la nouvelle Constitution octroie également plus de pouvoirs au parlement et au chef du gouvernement. Donc, avant de tirer toute conclusion hâtive, il serait plus sage pour tous d’attendre le jour du verdict des urnes pour voir les choses de manière un peu plus claire.

Dans le cas d’espèce, les réseaux sociaux et Internet ont en effet  agi comme autant d’ouvreurs de pistes afin de permettre une plus vaste circulation des idées, tout en permettant de dévoiler les abus de certains candidats aux élections législatives. a ce titre, l’on peut légitimement penser que le numérique est en train de devenir un espace où les marocains partagent leurs frustrations politiques , ne pouvant le faire au sein de structures politiques qu’ils jugent sclérosées et peu en phase avec les véritables questions du moment.