La tension préélectorale ne cesse de s’amplifier dans les rangs du RNI et du MP. Les dirigeants des partis de la colombe, Salaheddine Mezouar et de l’épi, Mohand Laenser se trouvent dans le collimateur de leurs détracteurs qui exigent des comptes après les élections législatives anticipées du 25 novembre dernier et à la veille de la formation d’un nouveau gouvernement par la direction du Parti Justice et Développement (PJD). Au lendemain de sa victoire au dernier scrutin, le PJD a créé de profonds remous tant au sein des formations qui ont rejoint le camp de l’opposition comme le RNI ou l’USFP que parmi les dirigeants des partis qui se livrent une bataille effrénée pour s’offrir un fauteuil dans le cabinet de Abdelilah Benkirane.
Au Rassemblement National des Indépendants (RNI), des membres du Conseil National, mécontents des décisions unilatérales prises par leur patron, Mezouar et qualifiées de « dictatoriales » et d’«opportunistes», menacent à présent d’observer un sit-in de protestation devant le siège central du parti à Rabat. Les détracteurs RNIstes pilotés par des membres dirigeants, exigent la convocation du Conseil National pour débattre de la décision de placer le parti dans le camp de l’opposition. Au cours d’une réunion tenue lundi dernier, Rachid Talbi Alami et Maati Benkaddour, tous deux membres du comité exécutif, ne sont pas parvenus à calmer les ardeurs des dirigeants contestataires. Ces derniers exigent la réunion d’ici le 10 décembre, du Conseil National pour trancher sur les points de discorde.
Chez le Mouvement Populaire (MP), des militants déçus par les modestes performances des têtes de liste choisis par la direction, comptent réclamer tout simplement le départ de leur secrétaire général, Mohand Laenser. Les partisans rebelles reprochent à ce dernier son égoïsme et son obstination à décrocher à tout prix, un portefeuille ministériel dans la configuration du prochain gouvernement ou à briguer un mandat à la tête de la future Chambre des représentants. Un meeting de protestation est donc prévu pour ce jeudi par les contestataires pour exprimer leur ras-le-bol contre la direction actuelle du parti et exiger la tenue d’un congrès extraordinaire pour réclamer des comptes à tous ceux qui sont responsables des mauvaises performances électorales du MP le 25 novembre dernier.
Le lieu exact du rassemblement n’a pas encore été annoncé. Les insatisfaits du parti de l’épi hésitent encore entre le siège central du MP et la résidence de Mahjoubi Aherdane, en sa qualité de président d’honneur du parti de l’épi. Devant ces mouvements de protestation interne, Mezouar et Laenser vont-il pouvoir sauver leur peau ? La réponse ne va pas tarder à venir.