Amzazi: Prochaine formation en anglais de 80.000 enseignants dans des disciplines scientifiques

Après de longs débats sur la nécessité pour l’école  marocaine de s’ouvrir plus résolument sur l’enseignement en anglais, le ministre de tutelle, Said Amzazi, semble convaincu de la nécessité de diversifier l’offre nationale et il l’a fait savoir, lundi à Londres, où il a été question de la formation d’enseignants  marocains dans les disciplines scientifiques en anglais.

Cette question a été abordée par le ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Said Amzazi avec Alistair Burt, le ministre d’Etat chargé du Moyen Orient auprès du ministère des Affaires étrangères et du Commonwealth.

Les entretiens qui ont eu lieu en marge du Forum mondial de l’éducation, ont porté sur les moyens à même d’accompagner le Maroc dans la formation de   formateurs en anglais, notamment en mathématiques, physique et chimie. La présence du Maroc à ce forum mondial qui réunit, du 20 au 23 janvier, des centaines de délégations de 95 pays, est « importante » dans la mesure où elle permet l’échange avec une centaine de ministres de l’Education, a souligné Said Amzazi.

Alistair Burt est également favorable à la possibilité d’ouvrir aux étudiants marocains l’opportunité de poursuivre leurs études dans des universités britanniques. Présent aussi à cet entretien, John Mitchell, directeur de l’Institut culturel britannique British Council, a fait part de sa volonté d’entamer prochainement la formation linguistique des enseignants qui dispensent les matières scientifiques en arabe actuellement, et ce dans la perspective de l’adoption au Maroc d’une nouvelle loi qui permettra d’enseigner ces matières scientifiques dans des langues étrangères.

Pour Said Amzazi, il ne s’agit pas d’un changement du modèle francophone vers le modèle anglo-saxon, mais d’ « un clivage vers une nouvelle orientation » du système marocain dans le but de « diversifier l’offre » en matière d’éducation et d’ « offrir aux lauréats des universités marocaines l’opportunité de poursuivre leurs études dans des écoles britanniques ».

« L’anglais a une place importante en tant que langue de l’innovation et de l’économie et le Maroc est en train de s’ouvrir sur cette langue pour que dans 10 ans, nous pouvons élargir cette offre de formation et dispenser un certain nombre de cursus totalement en anglais », a ajouté le ministre, rappelant que « c’est déjà le cas au sein d’un certain nombre d’universités marocaines ».

M. Amzazi a souligné la nécessité de « former nos enseignants des disciplines scientifiques en anglais pour qu’on puisse instaurer cette langue dès le primaire ». Le ministre a également expliqué que le département de l’enseignement supérieur œuvre pour développer une nouvelle architecture de la licence qui tend vers le modèle anglo-saxon, en substituant le système de licence actuel par un « bachelor ».

Said Amzazi révèle, d’autre part, que parmi les projets « concrets » prévus prochainement entre les deux pays, figure le programme de formation en langue anglaise au profit de 80.000 enseignants dans des disciplines non linguistiques.