Le ministre de l’Intérieur, Mohand Laenser est actuellement dans la ligne de mire des partis politiques et des médias. Même s’il a démenti lundi dernier, toute intention chez le gouvernement de reporter les prochaines échéances électorales, il n’a pas pour autant réussi à calmer les ardeurs. Au contraire, les rumeurs et la méfiance à ce sujet, sont de mise même dans le camp de la majorité. Les partis de la coalition soupçonnent leur allié islamiste de vouloir profiter de la position qu’il occupe au sein de l’exécutif, pour mieux préparer ses troupes aux prochaines élections communales et régionales pour s’assurer de meilleurs scores.
L’inquiétude des partis politiques est aggravée par la peur de voir les islamistes plus informés sur les intentions du gouvernement, bénéficier de l’avantage du temps pour cartonner à leur détriment aux prochaines échéances.
Mêmes les partis formant la majorité gouvernementale commencent à éprouver une certaine méfiance à l’égard de leurs alliés islamistes. Pour tenter de mettre un terme à ces quiproquos, le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane a apostrophé son ministre de l’Intérieur, exigeant de lui, un rapport détaillé sur l’agenda des élections communales et régionales.
Ces derniers jours, Benkirane et ses lieutenants ont multiplié en catimini, les rencontres et consultations avec les leaders de la majorité. Le chef de l’exécutif aurait promis à ces derniers de leur remettre une copie du rapport du ministre de l’Intérieur, dès qu’elle sera prête.
Pour expliquer le retard pris dans l’annonce des dates des prochaines échéances électorales, le ministre de l’Intérieur qui était interpellé par à la Chambre des représentants au sujet des « préparatifs juridiques et institutionnelles en vue des prochaines échéances électorales », a expliqué que les dispositions de la nouvelle Constitution, notamment celles relatives à la régionalisation et la régionalisation élargie, nécessitent au préalable l’ouverture de consultations à grande échelle.
Pour mieux argumenter ses justifications, le ministre a tenu à préciser que l’organisation des 9 prochaines échéances électorales, prévues au Maroc, nécessite de surcroît, la promulgation au préalable, de 30 décrets et décisions, trois lois organiques et un nouveau découpage régional.
Enfin pour rassurer les parlementaires et les partis politiques tant de la majorité que de l’opposition, Laenser a promis la tenue prochainement de consultations élargies pour bien préparer ces échéances. Ces promesses suffiront-elles à calmer les ardeurs ? On le saura dans les semaines qui viennent, une fois adopté, le projet de loi de Finances qui lui aussi a pris près de six mois de retard, une retard jugé incompréhensible, dans le camp de l’opposition.