Le gouvernement Benkirane s’est enfin résolu à reconnaître l’existence de failles en matière de sécurité et que la criminalité et la délinquance de tout genre ont proliféré ces dernières années dans le pays. Pour combattre ce phénomène et rétablir la confiance et la sécurité des citoyens et de leurs biens, Le ministère de l’Intérieur serait en train de concocter un plan d’urgence pour combattre le crime sous toutes ses formes et garantir la sécurité dans tous les coins du Royaume. Pourtant, il y a moins de deux mois, le ministre de l’Intérieur, Mohand Laenser avançait une toute autre version, lorsqu’il déclarait en avril dernier, que « la situation sécuritaire demeure normale et satisfaisante sur l’ensemble du territoire national, comme en témoignent tous les observateurs neutres ». Interpellé ce lundi par des députés de la Chambre des représentants sur la propagation du crime et l’insécurité, Laenser a tenu à les rassurer, que les services de son département préparaient déjà la riposte. Le plan d’urgence en cours de préparation, a-t-il expliqué, prévoit des mesures portant sur un recours accru aux nouvelles technologies (notamment l’outil informatique et les caméras de surveillance), la création de nouveaux postes de police de proximité et l’implication des forces auxiliaires pour mieux combattre la criminalité.
La nouvelle stratégie du ministère s’articule autour de trois axes. Il s’agit d’abord, selon Laenser, de mener une action d’anticipation à travers la collaboration de tous les partenaires dans la collecte et l’échange d’informations, ensuite la dissuasion à travers le redéploiement des forces de sécurité (Sûreté nationale, gendarmerie royale, forces auxiliaires) et de la police de proximité, le renforcement de leurs effectifs et la création et l’équipement de nouveaux postes de police. Le troisième axe consiste en la célérité dans le traitement de tous les crimes, le but étant de garantir la quiétude du citoyen et de lui redonner confiance.
Le ministre de l’Intérieur a tenu à assurer les représentants de la Nation, en affirmant que la situation n’est pas aussi dramatique qu’on le croit. Le taux des crimes de meurtre au Maroc, a-t-il relevé, est l’un des plus bas au monde avec à peine 0,4 cas pour 100.000 habitants, un chiffre très en deçà de ceux enregistrés dans nombre de pays développés.