Le dialogue national sur la réforme du système judiciaire semble être mal parti avec l’absence remarquée des représentants des greffiers et du club des magistrats du Maroc.
La première conférence régionale au programme de ce dialogue, se tient les 11 et 12 juin à Rabat, avec la participation des 40 membres désignés de l’Instance du dialogue national sur la réforme du système judiciaire, en plus de représentants d’environ 160 associations qui composent l’instance de gestion de ce dialogue. Il s’agit de la première conférence régionale qui sera suivie d’une série d’autres prévues mensuellement à Casablanca, Oujda, Meknès, Fès, Marrakech, Dakhla, Agadir et à Tanger. Les membres du Club des magistrats du Maroc expliquent leur boycott du dialogue national, par leur « exclusion » de la Haute instance et endossent la responsabilité au ministre de la Justice. La décision de ne pas assister aux débats sur la réforme du système judiciaire a été prise lors de la session extraordinaire du conseil national du Club tenue samedi à Rabat.
Le Club qui revendique l’adhésion de quelque 2900 magistrats, menace de recourir à de nouvelles formes de protestation dans la bataille qui l’oppose au gouvernement et au ministère de tutelle. Pour s’associer au dialogue national, les membres du club réclament au préalable, la satisfaction de leur cahier revendicatif. Le club des magistrats du Maroc prévoit donc de recourir à d’autres formes de lutte pour avoir gain de cause. Il réclame entre autres, la levée de la tutelle du ministère de la justice sur les magistrats du parquet général, insistant que ce dernier soit placé sous l’autorité du procureur général de la cour de cassation et non celle du ministre de la justice. Les membres du club comptent sur le soutien de 17 associations des droits humains dont l’AMDH (Association marocaine des droits de l’Homme), le FMJV (Forum marocain vérité et justice) et l’Association Adala.
Mais le ministre PJDiste de la justice et des libertés, Mustapha Ramid, fort de l’appui du palais, n’est apparemment, pas prêt à céder au pressing du club des magistrats du Maroc. Bien au contraire, il semble être fort déterminé à poursuivre sa réforme avec ou sans les représentants des magistrats récalcitrants.