La coalition gouvernementale semble avoir trouvé la formule magique de remplir les caisses de l’Etat sans devoir investir de l’argent dans des projets rentables. Après la hausse des prix des carburants à la pompe, l’équipe de Benkirane a dans sa ligne de mire d’autres niches d’approvisionnement pour amasser de l’argent frais. Ces derniers temps les ministres parlent de la suppression des primes des fonctionnaires et d’autres s’apprêtent à rendre payantes les études universitaires. Même les représentants de la Nation verront leurs salaires amputés de 1000 DH par jour pour toute absence non justifiée. Cette idée proposée et défendue par le président de la Chambre des représentants, Karim Ghellab depuis son élection à ce poste, est entrée en vigueur ce lundi 23 juillet. Bien sûr, ces mesures disciplinaires n’ont pas été du goût des députés fantômes et des mauvais élèves de l’hémicycle qui auraient convenu de faire coalition pour mener bientôt leur contre-attaque.
Les étudiants de l’enseignement supérieur public eux aussi, ont eu droit à une mauvaise nouvelle à savoir la fin de la gratuité des études universitaires dès la prochaine loi de finances. Pour le ministre de l’Enseignement supérieur, le PJDiste Lahcen Daoudi, il est temps d’ »en finir avec l’absurdité du tout-gratuit à l’université ». Les ménages qui ont les moyens doivent mettre la main dans la poche pour financer les études de leur progéniture. La réforme touchera en premier lieu, les étudiants des facultés de médecine et des grandes écoles publiques.
En ces temps de crise et de grande disette, l’exécutif compte frapper d’autres grands coups dans la fourmilière. Dans la foulée, le chef du gouvernement Benkirane a appelé ses ministres et les directeurs des établissements publics à adopter le principe de l’austérité dans l’élaboration de la Loi de Finances 2013.
Pour économiser 5 milliards de DH, le département des finances n’a pas trouvé mieux que l’idée de supprimer ou de réduire les primes et indemnités que perçoivent les fonctionnaires de l’administration, des offices et des établissements publics et semi-publics. Avant, on ne parlait que des grosses primes gracieusement servies aux hauts cadres du ministère des finances et des directions des impôts et de la douane. A présent, il semble, selon certaines indiscrétions, que ces derniers auraient tout fait pour que la suppression des primes soit généralisée à tous les fonctionnaires et hauts commis de l’Etat.
De telles mesures suffiront-elles à calmer les esprits après la surchauffe de l’augmentation des prix des carburants ? Ce n’est pas tellement sûr.