Le marché marocain intéresse les banques islamiques du Golfe

Des banques des riches monarchies pétrolières du Golfe se bousculent au portillon pour décrocher l’autorisation d’installer leurs filiales au Maroc. Elles sont motivées par le fait que le royaume chérifien leur offre un marché vierge et prometteur et est en phase de faire adopter par son parlement, un nouveau projet de loi bancaire visant l’institutionnalisation pour la première fois de la finance islamique. Les premières autorisations devraient être décidées dès l’approbation de cette nouvelle loi bancaire et d’autres règlements spécifiques aux produits et services des banques islamiques.
En réalité, dès 2007, Bank Al Maghrib avait déjà autorisé les banques marocaines classiques, notamment Attijari Wafabank, à introduire des produits islamiques dits alternatifs, bien que les clients se plaignent encore d’être soumis à des frais plus élevés en comparaison avec ceux des produits bancaires classiques.
Depuis lors, une série de réunions s’est tenue surtout au lendemain de la nomination du nouveau gouvernement, entre le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri et les ministres en charge des départements de l’économie et des finances. Le sujet a été également abordé avec de hauts cadres des banques islamiques de plusieurs pays du Golfe, notamment la Banque islamique internationale de Qatar, la banque saoudienne « Faisal Islamic Bank » et  « Kuwait Investment House Holding ». Ces derniers sont mus par un désir particulier d’investir au Maroc qui présente pour eux, en plus des avantages financiers, la stabilité politique et une économie émergente ayant fait preuve d’une solide résilience à la crise économique et financière internationale.
Selon le ministre délégué islamiste chargé des affaires générale et de la gouvernance, Najib Boulif, les banques islamiques étrangères seront autorisées à prendre, dans une première étape, jusqu’à 49 % de part dans la première véritable banque islamique du Maroc à partir de 2013. Il y a une très forte demande de l’étranger pour un tel projet. Il s’agit dans d’une introduction progressive afin de préserver la compétitivité des  banques (classiques) existantes et d’en évaluer les résultats avant de l’élargir à d’autres banques.
« Nous avons pensé, a expliqué Najib Boulif, qu’il est préférable de commencer avec une seule institution de finance islamique, comme nous le souhaitons pour évaluer de près l’expérience afin d’assurer son succès. Si elle s’avère une réussite dans les six mois à venir, plus rien ne devrait nous empêcher à autoriser plus de prêteurs  islamiques » à investir au Maroc.