Le mouvement de protestation des contrôleurs aériens, annoncé par l’Office National des Aéroports (ONDA), tire la sonnette d’alarme sur un secteur sous stress permanent notamment en cette période de crise
Les contrôleurs d’avion montent au créneau. Leur décision d’observer une grève partielle le 11 novembre prochain afin de faire valoir leurs droits risque de perturber davantage le trafic aérien dans les aéroports du Royaume.
L’Association Marocaine des Contrôleurs Aériens (AMCA) a tenu récemment à Casablanca, à l’occasion de la journée mondiale du contrôleur aérien, un Conseil national de coordination (CNC). Les contrôleurs aériens en conclave ont débattu l’état d’avancement de la mise en œuvre des dispositions du protocole d’accord du 22 septembre et de son annexe du 4 novembre 2011, entérinés par la Direction Générale d de l’Office National Des Aéroports (ONDA). Par ailleurs, le CNC évoque des requêtes restées lettres mortes. Ainsi, juge-t-il, le bilan d’une année de négociation et de dialogue social avec l’ONDA est insatisfaisant et ne répond pas aux aspirations du corps des contrôleurs aériens. Les membres du CNC, dans un climat exaspéré de mécontentement et d’indignation, précise le communiqué, décident d’observer ce mouvement de protestation pour faire aboutir leurs doléances légitimes contenues dans le protocole d’accord et ses annexes.
Le CNC a ainsi adopté à l’unanimité une résolution se rapportant à la mise en œuvre d’une régulation de trafic aérien au départ des aéroports du Royaume ainsi que dans l’espace aérien sous l’autorité du Royaume du Maroc. La régulation du trafic aura lieu le 11 novembre 2012.
Les aiguilleurs vont superviser moins de vols qu’ils ne le font d’habitude. Cette action sera conjuguée simultanément d’un port de brassard de couleur noire. La liste des vols concernés sera publiée ultérieurement. En précisant que les vols effectués au profit du Palais Royal, les vols sanitaires et les vols d’Etat seront exclus de cette régulation conformément à la réglementation internationale.
Notamment, la mise en œuvre de cette régulation de trafic aura pour conséquence l’annulation de plusieurs dizaines de dessertes aériennes internationales et la génération de perturbations importantes dans les aéroports marocains.
Ce mouvement de protestation semble s’inscrire dans la continuité du mécontentement du personnel du secteur aérien au Maroc. Rappelons-le, un plan social a été déjà mise en place par la Royal Air Maroc (RAM) et a été pointé du doigt par les professionnels ciblés.
La RAM parle de départs volontaires, tandis que son personnel dit qu’il s’agit de « départs forcés », la compagnie devant faire face à l’une de ses plus grandes crises financières due en grande partie à la concurrence des low cost (Air Arabia, Jet4you, Easyjet ou encore Ryanair). La RAM a mis en place mi-août 2011 un plan qui prévoit le départ volontaire de 1560 employés sur deux ans à des conditions avantageuses dont bénéficieraient les partants de plus de 45 ou 55 ans.
Rappelons, par ailleurs, que la Royal Air Maroc a mis en place un plan de restructuration de son activité, qui comprend la suppression d’au moins 10 avions et l’abandon de certaines lignes afin de réduire le coût par siège de 20%. Et que l’Etat a injecté en septembre 2011, dans le cadre d’un contrat-programme, 1,6 milliard de dirhams dans le capital de la RAM. La compagnie aérienne a pu souffler et entamer son plan de rationalisation.