Hamid Chabat est en train de passer à la vitesse supérieure dans son implacable pressing sur le gouvernement Benkirane. C’est en tout cas le message qui est ressorti de la prestation du remuant secrétaire général de l’Istiqlal, jeudi soir sur Medi 1 TV.
Difficile d’imaginer de telles piques contre un gouvernement dont le parti de Chabat représente pourtant le deuxième pilier. Se plaçant inflexiblement dans la posture du parti d’opposition, le bouillonnant secrétaire général de l’Istiqlal a dressé un diagnostique peu reluisant des relations avec ses alliés du PJD au sein du gouvernement. D’après lui, l’absence de cohésion brouille les rapports entre les composantes du gouvernement et impacte négativement le rendement de tout l’exécutif. Le turbulent maire de Fès n’a pas hésité à descendre en flammes le propre ministre istiqlalien de l’Education nationale, Mohamed El Ouafa. Ainsi que celui des Finances, Nizar Baraka, obligé de partager ses attributions avec le ministre PJD, Driss El Azami. Un dédoublement que Chabat trouve insensé et lui tend la perche pour remettre une nouvelle fois en cause la charte de la coalition gouvernementale. A ses yeux, les islamistes s’arrogent le beau rôle dans le gouvernement, rendant nécessaire une redistribution des tâches au sein du cabinet Benkirane.
Faut-il voir pour autant la main de Chabat dans la grève des transporteurs routiers ce vendredi et samedi ? Ce n’est pas à exclure si ça peut aider à obtenir un remaniement ministériel.