La diplomatie marocaine prise au dépourvu par le parlement suédois

La réaction officielle de la diplomatie marocaine devant ce qui se trame actuellement au parlement suédois contre l’intégrité territoriale du Royaume, se fait attendre. Pour le moment c’est le silence radio chez le chef du département, Saad Eddine Otmani et son staff de diplomates à Rabat et à l’étranger. Pourtant  ce n’est pas le cas en Suède où le gouvernement a rapidement remis les pendules à l’heure en rappelant aux parlement suédois que la question de reconnaissance des Etats ne relève pas de ses attributions comme le stipule la Constitution.
Le Parlement suédois a adopté ce mercredi sans vote, un rapport sur la situation dans la région du Moyen orient et d’Afrique du nord (MENA) contenant une motion appelant le gouvernement à reconnaître la fantomatique république sahraouie +Rasd+, au moment où de nombreux Etats notamment africains de surcroît, membres de l’Union Africaine (UA), ont retiré leur reconnaissance à cette entité séparatiste.
Dans le même rapport soumis au parlement, l’exécutif suédois à émis ses réserves sur la dite motion présentée par des partis de l’opposition, à savoir les sociaux-démocrates (PSD) et le parti des verts auxquels s’est joint, dans une alliance contre-nature, le parti des Démocrates suédois (SD/ancien parti communiste).
Dans sa réaction, le gouvernement suédois estime que la question de la reconnaissance de la «rasd » doit être approchée dans le cadre du droit international et favoriser le règlement d’un conflit qui dure depuis plus de 30 ans.
Une telle reconnaissance, rappelle-t-il, est une notion de droit international qui requiert trois attributs fondamentaux à savoir : un territoire, un peuple et une autorité effective, ce qui n’est pas le cas pour le groupuscule séparatiste du Polisario.
Pour l’exécutif suédois, « ce n’est pas au Parlement en tant qu’organe représentatif, d’émettre des avis en matière de droit international », tout en suggérant que la Suède devrait œuvrer pour « une solution politique recueillant le soutien des parties et fondée sur le droit international ». Une telle position, ajoute le gouvernement dans son argumentaire, « est en adéquation avec l’avis de la Cour internationale de Justice de 1975 sur le Sahara occidental ».
Pour sa part, le député suédois, Ulrik Nilsson du parti « Moderate » (modérés), est allé droit au but, en affirmant que la motion introduite par des partis de l’opposition suédoise est une « démarche inconstitutionnelle » et constitue une « ingérence » dans les attributions de l’exécutif.
Ces formations, soutient le député Nilsson, ont proposé cette motion pour des raisons politiciennes et pour mettre la pression sur le gouvernement au sujet de certaines questions internes qui n’ont rien à voir avec l’affaire du Sahara.
Le député a enfin, minimisé la portée de cette motion qui, a-t-il dit, « ne signifie aucunement une reconnaissance ». Il a déploré au passage, les souffrances qu’endure la population retenue contre son gré dans les camps de Tindouf, regrettant ce qu’il a qualifié d’emprise de la direction du Polisario sur les personnes séquestrées.
Le Maroc se doit de réagir rapidement par les canaux diplomatiques à cette nouvelle manœuvre contre les intérêts suprêmes de la Nation, avant qu’il ne soit trop tard. A bon entendeur salut.