Aucun établissement public ou semi-public ne peut échapper au contrôle et à l’audit de la Cour des Comptes. Pour le président de cette institution, Driss Jettou, tous les établissements publics y compris le parlement devraient rendre des comptes. Pour l’exercice 2013, les magistrats de Jettou ont programmé la Caisse de Dépôt et de Gestion et l’Office chérifien des phosphates (OCP) parmi les établissements qui feront l’objet d’opérations d’audit. Ces deux établissements qui pèsent respectivement en termes d’investissements 12,9 et 18 milliards de Dirhams, ont longtemps travaillé loin des regards indiscrets des juges de la Cour des comptes.
Interpellé mercredi, par les membres de la commission du budget des juridictions financières, à la Chambre des Conseillers, le président de la Cour des comptes a promis que même le parlement ne sera pas épargné.
Driss Jettou a en outre précisé que la Cour établira, en 2013, cinq rapports d’enquête sur les régimes de retraite, l’habitat social, la gestion déléguée, le secteur de l’eau potable, les institutions publiques ainsi qu’une étude sur les impôts et la fiscalité locale.
Aucun établissement public, a-t-il assuré, n’est au-dessus de la loi et ne peut échapper à la reddition des comptes. Mais, pour pouvoir auditer et contrôler les établissements ciblés, les 1500 communes et toutes les associations de la société civile qui profitent des subventions publiques, la Cour des Comptes a établi une feuille de route. L’objectif est de renforcer ses structures, sa logistique et surtout ses ressources humaines au niveau des Cours des comptes régionales. Pour répondre à tous ces besoins, a précisé Driss Jetttou, il a été décidé d’affecter les 80 juges nouvellement diplômés, aux Cours des comptes régionales. De grands chantiers qui exigent de gros moyens et c’est à Driss Jettou, très rodé au monde des affaires, qu’incombe désormais, la difficile tâche de trouver les moyens de financement requis. Une mission difficile mais impossible.