Les jugements sur l’état de santé de l’économie nationale prêtent à confusion

Les jugements sur l’état de santé de l’économie nationale prêtent à confusionLes jugements émis sur le comportement de l’économie nationale en 2013 prêtent à confusion.
D’une part, les institutions de Bretton Woods se montrent rassurants quand aux indicateurs macroéconomiques marocains et vont même jusqu’à complimenter le Maroc pour ses politiques économiques et fiscales. Tandis que les ministres en charge de l’Economie, des Finances et du Budget déclarent que « la situation économique et financière était grave, mais pas désespérée ».
Après avoir confirmé le maintien de l’accord relatif à la ligne de précaution et de liquidité «LPL» en août 2012, le Fonds monétaire international (FMI) vient de publier une note d’information sur la situation macroéconomique marocaine, affirmant  que les politiques économiques et fiscales mises en œuvre au Maroc sont assez « solides » pour lui permettre de faire face aux chocs internes et externes actuels qui interviennent dans «un contexte de demandes sociales pressantes».
Du côté marocain, les officiels se montrent plutôt réservés sur l’évolution économique en 2013.
Interpellé dernièrement par le parlement sur l’aggravation du déficit budgétaire (7,1% en 2012) en lien avec l’explosion des charges de compensation (56 milliards de DH contre 41,1 en 2011), le ministre de l’Economie et des Finances, Nizar Baraka a avoué que « la situation économique et financière était grave, mais pas désespérée ».
Baraka a expliqué que le compte courant représentait désormais 4 mois et 3 jours d’importation, assurant que le comportement de la plupart des agrégats donne satisfaction aux institutions financières internationales.
Pourtant, face aux indicateurs qui sont au rouge, le gouvernement ne cache pas ses difficultés de pouvoir redresser la situation des finances publiques surtout après une année exceptionnelle. L’année 2012 a été  caractérisée par la conjonction de plusieurs facteurs négatifs à savoir la médiocrité de la campagne agricole, l’impact de la récession économique en zone euro et le renchérissement des prix des produits de base en plus de la volatilité des taux de change.
La situation est tellement préoccupante que le déficit courant s’est dégradé dangereusement pour s’élever à près de 10%. Il en est de même pour la dette publique qui s’est accentuée de manière remarquable pour atteindre 491 milliards de DH. Avec un encours de 375 MMDH, soit 44,1% du PIB, la dette intérieure a franchi des seuils intolérables au même titre que la dette extérieure qui s’est creusée davantage pour totaliser près de 116 MMDH, soit 13,6% du PIB. Compte tenu de ces évolutions, le besoin de financement s’est élevé à 64,8 MMDH. Face à ces indicateurs, le commun des mortels est en droit de savoir qui des deux, dit vrai, le FMI ou le gouvernement marocain ?