Réseaux sociaux: La polémique enfle sur le projet de loi 22-20

La polémique continue d’enfler au sujet du projet de loi 22-20 sur l’utilisation des réseaux sociaux, en particulier sa criminalisation des appels au boycott de produits commerciaux, un texte qualifié de liberticide et qui prolonge les divergences jusqu’au sein de l’Exécutif.

A l’origine du bouillonnement qui s’est emparé de la Toile avant de s’étendre au monde politique, des extraits du projet de loi 22-20 publiés par l’activiste des réseaux sociaux Mustapha Swinga. Baptisé par les internautes « la loi bavette », ce projet a été approuvé en Conseil de gouvernement le 19 mars 2020.

D’après Swinga, le projet de loi prévoit jusqu’à trois ans de prison pour toute personne jugée coupable d’appels au boycott sur les réseaux sociaux et les réseaux similaires. Cela va du boycott de produits, marchandises et services, au retrait en masse d’argent des banques, en passant par la diffusion de fausses informations semant le doute sur la qualité de certains produits et marchandises.

Il n’en fallait pas plus pour enflammer Internet par des commentaires indignés, estimant qu’Internet est aujourd’hui « le seul espace où les gens peuvent exprimer leur colère ». Les commentaires accusent le gouvernement de vouloir profiter de la crise du Coronavirus pour faire passer un texte qui viole la Constitution et cherche à tuer la libre d’expression.

Du côté de l’Exécutif, Mustapha Ramid, ministre d’État chargé des droits de l’Homme, a tenté de rectifier : «La version dont quelques dispositions ont été publiées sur les réseaux sociaux est devenue désuète, car elle avait fait l’objet de critiques formulées par des membres du gouvernement. D’où la décision de réviser son contenu par une commission technique », explique-t-il.

En attendant d’y voir plus clair, les internautes maintiennent la pression contre un texte liberticide, dont certains jurent qu’il « ne passera pas » en l’état.