Les leaders de la majorité soufflent le chaud et le froid

nabil-chabatLes leaders des quatre partis de la majorité se sont laissés emporter ces dernières semaines, par une virulente guerre des mots et de critiques qui prend chaque jour plus d’ampleur et semble conduire inéluctablement vers une implosion de l’actuel gouvernement.
Depuis l’annonce du retrait du parti de l’Istiqlal de la coalition gouvernementale conduite par le PJD d’Abdelilah Benkirane, c’est la brouille totale. Hamid Chabat, chef du Parti de l’Istiqlal tire à boulets rouges non seulement sur Benkirane mais également sur Nabil Benabdellah, chef du PPS et ministre de l’Habitat, estimant que «le PPS ne devrait pas normalement faire partie de la majorité gouvernementale». En cas de remaniement ministériel, soutient le trublion Chabat, il serait hors de question pour le PI de cohabiter avec le PPS. «Une formation de gauche, dit-il, qui ne se soucie que de quelques postes ministériels » et dont le bilan de ses ministres est «des plus catastrophiques».
Pour Chabat le PPS n’a pas droit à quatre portefeuilles ministériels, un nombre qui, selon lui, ne reflète pas son poids électoral ou sa représentativité à la Chambre des représentants.
Nabil Benabdellah qui avait jusque-là évité de réagir aux critiques de Chabat, a profité d’une réunion de son parti à Casablanca, pour sortir de son mutisme. Anticipant probablement toute tentative de réduire sa représentativité dans l’Exécutif, Nabil Benabdellah a lui aussi brandi la menace du retrait de son parti du gouvernement.
Benabdellah affirme que le mutisme de son parti face aux agressions qu’il ne cesse de subir de la part de son allié istiqlalien, émane de sa profonde conviction d’exercer la politique avec noblesse, ajoutant que ce silence ne doit pas être interprété comme étant une acceptation de la reconfiguration du gouvernement en place.
Mais le patron du Parti de l’Istiqlal persiste et signe en affirmant, selon des sources proches de son parti, qu’il serait prêt à abandonner son poste de secrétaire général du PI, si l’arbitrage royal ne répond pas aux attentes de son mémorandum. Chabat se retrouve ainsi sur tous les fronts et seule une intervention royale pourrait calmer ses ardeurs et mettre un frein à ses ambitions.