Le chef du gouvernement et chef du parti Justice et Développement (PJD) peine encore à imposer sa ligne de conduite aussi bien dans les rangs de la majorité que vis-à-vis de l’opposition.
C’était devant un hémicycle à moitié vide que Benkiran a animé vendredi dernier, les débats de la séance mensuelle sur la politique générale de son gouvernement, les quatre formations de l’opposition ayant boycotté la séance. Les chefs de groupes parlementaires de l’USFP, du PAM, du RNI et de l’UC ayant assisté à l’ouverture de la séance ont exprimé dans un communiqué lu en leur nom par Ahmed Zaidi de l’USFP, leur ras-le-bol contre la manière dont est gérée la séance mensuelle de politique publique.
Outre le temps qui leur imparti lors des séances mensuelles, les groupes de l’opposition réclament aussi la consécration de son droit à contrôler le gouvernement et à respecter son droit à exprimer son point de vue suivant les règles définies par la Constitution.
Par la suite, Abdelilah Benkirane qui s’est retrouvé face aux seuls députés de la majorité, a focalisé son intervention sur la coupe budgétaire de 15 milliards de Dirhams pour l’exercice 2013 qui continue d’alimenter les débats.
C’est une décision, a-t-il insisté, qui n’a qu’un impact limité sur le monde rural, précisant que la réduction des investissements ne concerne pas les collectivités locales et les établissements publics. Les enveloppes budgétaires consacrées à la santé et à l’équipement et au transport seront réduites en 2013 respectivement de 10 % sur 648 millions de DH et 7,6 % sur 1,7 milliard de DH.
Benkirane, apparemment déconcerté par l’absence des députés de l’opposition, a avoué qu’il s’agissait de « dispositions tristes, mais dans l’intérêt du peuple », rappelant que ses prédécesseurs avaient pris des décisions similaires, à la différence près qu’ils l’avaient fait en catimini.
Pour le chef de file de la majorité, la priorité consiste plutôt à mener à bout les projets des grandes réformes touchant à la caisse de compensation, aux retraites, à la fiscalité et à la justice. C’est par manque d’expérience ou à cause de la pugnacité de leurs adversaires, que Benkirane et son équipe ne parviennent pas encore à s’imposer sur la scène politique ? Une question qui mérite bien réponse.