Les charges de compensation des produits énergétiques ont atteint un record : 13 milliards de dirhams pendant les cinq premiers mois de l’année, et pourraient atteindre les 35,5 milliards sur l’ensemble de l’exercice.A l’heure où des efforts sont déployés pour maintenir le déficit budgétaire à 4%. L’explosion des dépenses de compensation risque de porter le déficit à un taux record, dépassant les 4,5% et pouvant, dans le pire des scenarios, atteindre les 7%.La question relative à la politique de subvention se pose à nouveau, presque naturellement. Pour certains, les subventions accordées au secteur industriel sont discutables.Les subventions sont principalement destinées aux industriels du secteur privé mais bénéficient également au secteur public, essentiellement à des offices du type ONE, OCP, ONCF, etc.Au cours de cette année, sur les 4,5 milliards de dirhams de subventions au fioul, l’ONE a bénéficié de 3 milliards, et un montant de 1,5 milliard a été réparti entre les industriels du secteur privé et l’OCP. Les subventions accordées à ces offices, qui exercent en situation de quasi-monopole et qui restent à l’abri de la concurrence, mériteraient réflexion selon certains économistes.Le gasoil et le butane représentent la part la plus importante des charges. Et coûteront respectivement à la caisse de compensations, 17 milliards de dirhams et 13 milliards de dirhams, pour une consommation de l’ordre de 5 millions de tonnes pour le gasoil et de 2 millions de tonnes pour le butane. Le problème qui se pose, dans le cas précis de ce produit hautement subventionné, est un problème de cible. La subvention est généralisée. Un meilleur ciblage de celle-ci est une piste qui a déjà été évoquée mais dont l’application s’est avérée difficile, notamment en raison de l’accroissement de l’utilisation du butane par les industriels.De plus, les produits alimentaires font également l’objet de compensations conséquentes.Ainsi, les subventions au sucre, dont le cours à l’international a tendance à augmenter, se chiffrent, pour cette année, à 600 millions de dirhams, à destination des industriels. La encore, ce dispositif est discuté. Pour plusieurs industriels, l’arrêt des subventions et leur remplacement par une suppression des droits de douane, en laissant ainsi la possibilité aux industriels d’importer leur sucre, serait plus bénéfique pour l’ensemble des parties.Face à ce surplus des charges de compensation, pour le moins imprévu par la loi de finances, et à l’insuffisance de la compression des dépenses de fonctionnement, le gouvernement n’a pas encore annoncé la manière avec laquelle il comptait résoudre le problème. Jusque là l’élaboration d’une loi de finances rectificative avait été écartée. Peut être sera-t-elle remise au goût du jour, d’autant plus que une baisse pris à l’international ne parait pas être en vue.