L’opposition semble n’avoir ces derniers temps qu’un seul mot d’ordre : le refus tous azimuts. Après l’incompréhensible rejet du projet gouvernemental d’amnistie destiné à rapatrier 4 milliards DH, la Chambre des Conseillers vient de rejeter le projet de Loi de finances.
L’opposition étant majoritaire à la deuxième Chambre, elle n’a pas eu grand mal à rejeter la première partie du PLF 2014. Une partie qui est réservée aux recettes de l’Etat. Ce rejet sans précédent à ce stade de l’examen du PLF, a été voté à une large majorité. Mais est-ce pour autant une victoire des partis de l’opposition ? Rien n’est moins sûr, car ce rejet est purement symbolique et prend les allures d’un coup d’épée dans l’eau. Le texte reviendra bientôt pour une deuxième lecture à la Chambre des députés, là où le gouvernement dispose d’une large majorité. Le cabinet Benkirane est alors assuré de faire passer, même sans les amendements de l’opposition, un PLF âprement disputé.
Les arguments avancés par l’opposition pointent un projet d’austérité touchant le pouvoir d’achat des citoyens. Un plaidoyer qui a été balayé d’un revers de la main par le ministre de l’Economie et des Finances. Pour Mohamed Boussaid, les orientations sociales du PLF 2014 sont indéniables. « Le projet de loi consacre plus de 53% du budget pour les secteurs sociaux, dont 35 MMDH pour la poursuite de la subvention des produits de base, 45,58 MMDH pour la poursuite de la réforme du secteur de l’éducation et de la formation, 8,92 MMDH pour le développement du secteur de l’enseignement supérieur », détaille le grand argentier du Royaume. Rien que dans l’enseignement supérieur « l’augmentation du nombre des bénéficiaires des bourses d’études atteindra 230.000 étudiants contre 216.000 en 2012, soit une hausse de près de 14 000 bénéficiaires ».
Le ministre n’a pas manqué d’attirer l’attention sur le souci de préserver les équilibres macroéconomiques du pays. Des précautions saluées par le FMI pour qui « les performances économiques se sont améliorées après les difficultés rencontrées en 2012, malgré la conjoncture économique internationale difficile ». Un diagnostic qui se rapproche de celui établi par JP Morgan. A l’issue d’une visite de ses experts fin novembre au Maroc, la banque d’affaires américaine se dit « convaincue que le Maroc offre des opportunités d’investissement très intéressantes pour les investisseurs internationaux ».