Le chef du gouvernement est attendu demain à la Chambre des Conseillers sur « la question sociale dans les programmes et politiques du gouvernement », un thème sur lequel Abdelilah Benkirane est loin d’avoir un bilan significatif à faire valoir.
Après un report d’une semaine, le chef du gouvernement doit présenter aux parlementaires de la deuxième Chambre les résultats de l’exécutif dans les domaines sociaux en deux ans de gouvernement. Pourtant, tout au long de ces deux années aux commandes, le cabinet Benkirane a plutôt provoqué la colère non seulement de l’opposition, mais aussi d’une grande partie de l’opinion publique. Car Benkirane a appuyé sur des boutons auxquels aucun exécutif avant lui n’a songé toucher : hausses successives des prix des carburants, gel des salaires, blocage du dialogue social, etc. Le respect des libertés syndicales réclamé par les syndicats reste la pierre d’achoppement du dialogue entre le gouvernement et les syndicats. Ces derniers reprochent en particulier au cabinet Benkirane les ponctions sur les salaires des grévistes que les organisations syndicales jugent illégales.
Attendu également sur ses promesses de réforme, Benkirane n’a pas non plus été au rendez-vous. La réforme de la Caisse de compensation piétine, pareille pour la réforme des caisses de retraite. La conférence nationale chargée de cette réforme ne s’est pas réunie depuis bientôt un an. Ainsi, il apparaît clairement que le chef du gouvernement n’aura pas la tâche facile pour convaincre des Conseillers défiants, et qui de surcroît, viennent de rejeter à une large majorité le projet de budget 2014.