Les industriels du tourisme aux Iles Canaries ont très mal accueilli l’annonce de la découverte de pétrole aux larges des côtes atlantiques du Maroc.
Le groupe pétrolier anglo-turc Genel Energy a annoncé la découverte d’un gisement de pétrole à 3.100 mètres de profondeur dans la zone maritime marocaine dénommée Juby Maritime1, proche des Iles Canaries de Fuerteventura et Lanzarote.
Ce permis d’exploration est partagé par Genel Energy qui en détient 37,5%, la compagnie écossaise Cairn Energy (37,5%) et l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) (25%).
Pour le patron des relations extérieures de Genel Energy, Andrew Benbow, il faut attendre le mois prochain pour connaître les résultats définitifs de cette découverte.
Le forage qui est actuellement à 3100 mètres de profondeur, devrait aller jusqu’à 4.000 mètres sous la mer pour atteindre le probable gisement pétrolier.
En revanche, du côté de Cairn Energy on estime déjà ces réserves à 70 millions de barils. Selon d’autres estimations à prendre avec précaution, ce gisement pourrait renfermer jusqu’à 300 millions de barils.
Si cette découverte réjouit la compagnie anglo-turque, la nouvelle ne fait pas du tout la joie aux Iles Canaries, où le puissant lobby touristique canarien a tout fait pour empêcher ou du moins retarder les licences de prospections attribuées par Madrid à la compagnie espagnole Repsol. Les premiers forages seront quand même lancés à partir de mai prochain malgré l’opposition des promoteurs de l’industrie touristique sur l’archipel canarien qui craignent la pollution de leur littoral, leur principale source de richesse.
Par contre, au Maroc qui importe 95% de ses hydrocarbures de l’étranger, la manne pétrolière serait la bienvenue. La prospection pétrolière s’est nettement accélérée dans le Royaume, avec l’arrivée de grandes compagnies pétrolière dont les investissements dans la prospection et les forages dépassent aujourd’hui les 500 millions de dollars.
La facture pétrolière marocaine a frôlé les 90 milliards de DH en 2013 et la consommation d’énergie estimée actuellement à 220.000 barils/jour, progresse de 5% en moyenne annuelle depuis une décennie.
Pour se prémunir contre d’éventuelles hausses excessives du prix du brut et gérer de manière plus rationnelle sa caisse de compensation, le Maroc a contracté une assurance à plus de 200 millions de dollars/an.