Le programme informatique Massar a ravivé mercredi les débats à l’hémicycle entre les députés de l’opposition qui se sont pris à l’ancien et à l’actuel titulaire de ce département.
C’est le trublion député istiqlalien, Abdellah Bakkali qui a profité d’une réunion de la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, pour remettre en cause, les circonstances et les conditions d’attribution du marché portant sur la mise en place du système informatique Massar. Conçu pour intégrer la composante technologique dans le système éducatif, ce programme devrait permettre aux enseignants la saisie des notes des examens et des calendriers des contrôles continus et aux parents d’élèves d’accéder électroniquement aux informations sur la scolarité de leurs enfants (notes de contrôles continus, absences). Pour les élèves, la nouvelle plateforme leur permettra de formuler des demandes d’inscription, des demandes de certificat de scolarité et de bourses et déposer leur candidature au bac.
Dans la foulée des critiques des députés de l’opposition quand à l’efficience et à la manière avec laquelle ce programme a été mis en œuvre, le député Bekkali s’est directement attaqué à l’ancien ministre de l’éducation nationale, l’ex-dirigeant istiqlalien, Mohamed El Ouafa, chassé de son parti pour avoir refusé de démissionner du gouvernement Benkirane II.
Selon Bekkali, le marché de Massar a été attribué sans appel d’offres, à une petite société française qui était en difficultés financières pour la coquette somme de 4,7 millions de Dirhams. Mais le hic, c’est que la dite transaction a été conclue en 2009, sous le gouvernement d’Abbes El fassi, l’ancien patron du parti de l’Istiqlal.
L’actuel ministre de l’Education nationale, Rachid Benmokhtar se retrouve ainsi pris au piège. Lui qui n’a fait qu’hériter de ce dossier chaud vivement contesté dans la rue tant par des élèves que par des enseignants, ne sait plus où donner de la tête, poursuivre la réforme d’un secteur longtemps malade ou corriger les dysfonctionnements hérités de ses prédécesseurs et leurs maladresses ?
Se trouvant dans une position peu enviable, Benmokhtar n’a pu qu’inviter toutes les parties concernées à s’armer de courage pour aller de l’avant dans le processus de réforme en cours.