Après une campagne menée tambour battant par les principaux partis en lice, place au vote du mercredi 8 septembre pour un triple scrutin législatif, régional et local qui est suivi avec une attention particulière, surtout que le PJD sort affaibli d’une décennie au gouvernement et devrait croiser le fer avec le RNI, un adversaire déterminé qui promet de tourner la page des années cahoteuses du parti islamiste au pouvoir.
Au cours de ces dix dernières années aux affaires, l’exécutif dirigé dans sa première version par l’islamiste Abdelilah Benkirane, puis par son successeur Saad Edine El Otmani, a privilégié les polémiques et les joutes verbales et manqué d’efficacité sur le plan économique et social. C’est pourtant sur ce terrain que le PJD était le plus attendu.
Lors des élections aux Chambres professionnelles qui ont eu lieu au mois d’août dernier, le parti islamiste a été sévèrement sanctionné, et a eu ainsi un avant-goût de l’aversion d’une grande partie de ses électeurs traditionnels.
S’étant aliéné de larges catégories d’électeurs frustrés par sa gestion confuse, le parti islamiste aborde le vote du 8 septembre avec la crainte d’être déclassé par son principal adversaire, le parti libéral conduit par le ministre Aziz Akhannouch.
Le projet défendu par la formation d’Akhannouch a en effet de quoi inquiéter le PJD, surtout que le RNI s’inscrit en ligne avec les préparatifs pour une reprise économique énergique du Maroc, après près de deux ans de crise sanitaire imposée par la pandémie du Covid-19.
Cette reprise est abordée par les pouvoirs publics avec un important capital de confiance, nourri par le succès dans la gestion de la crise, notamment à travers le filet de protection sociale déployé dès le début du confinement en mars 2020, et du soutien massifs aux secteurs productifs les plus impactés par la crise sanitaire.
Le grand effort déployé sur le front de la vaccination et qui a permis de vacciner plus de 55% de la population jusqu’à présent, constitue également un motif de satisfaction et une performance au niveau africain saluée par l’OMS.
Quoi qu’il en soit, ces élections ne devraient pas apporter de grands changements politiques dans le Royaume, dont la stabilité est garantie par une institution monarchique plusieurs fois centenaire.
Cette résilience rassure l’Europe voisine sur la bonne santé des institutions démocratiques du Maroc et sur son rôle stabilisateur dans la région. Une résilience qui est également très appréciée par les Etats-Unis, l’autre grand partenaire du Maroc, surtout après la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, ainsi que par les pays arabes et de nombreux pays africains qui ont ouvert des consulats à Laâyoune et Dakhla, infligeant un sérieux revers à l’Algérie et à ses auxiliaires du polisario.