Aussitôt arrivé au perchoir, Rachid Talbi Alami, le nouveau président de la Chambre des représentants, tombe nez à nez avec la crise de l’USFP qui risque de devenir celle du Parlement.
Dix jours après l’ouverture de la session du printemps, la première Chambre est bloquée à cause du conflit qui déchire l’USFP. En cause, qui présidera le groupe socialiste au Parlement ? La décision du Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, de désigner Hasnaa Abou Zaïd à la tête du groupe en remplacement d’Ahmed Zaïdi, avait fait éclater au grand jour l’irrémédiable hostilité entre les deux hommes. La proposition tardive de Lachgar de prendre en main lui-même la présidence du groupe n’a pas eu davantage de chances auprès des partisans de Zaïdi.
Aujourd’hui, la Chambre des représentants en est à ce point. Les membres du bureau de la Chambre ne sont toujours pas connus et l’élection des présidents des commissions parlementaires tarde toujours. Les partis de la majorité n’ont pas eu de peine à déposer dans les délais la liste de leurs groupes respectifs, ainsi que les noms de leurs candidats pour le bureau et les commissions. Mais, les choses semblent moins évidentes du côté de l’opposition. Si le PAM et l’UC se sont acquittés de ces démarches, l’Istiqlal et l’USFP bloquent encore.
Au parti de la rose, l’affrontement tourne à l’enlisement. Si Talbi Alami a essayé de jouer les intermédiaires pour désamorcer la crise, il s’est aussitôt retrouvé sous les tirs croisés des frères ennemis socialistes. Les partisans de Zaidi ont aussitôt accusé le président de la Chambre d’avoir essayé de convaincre un député socialiste de rejoindre le camp de Lachgar. Ils ont même menacé de porter l’affaire en justice. Des accusations que Rachid Talbi Alami rejette en bloc, mais la fin du blocage n’est pas pour autant assurée. Car, si le président de la première Chambre venait à appliquer le règlement intérieur de la Chambre, il devrait accepter la liste Zaidi.