Bruxelles laisse paraître les premiers signes d’inquiétude face au retard pris dans le processus de ratification du protocole de pêche par le Maroc.
L’entrée en vigueur du nouvel accord de pêche signé en novembre 2013 à Bruxelles, demeure en effet tributaire de la finalisation de sa ratification par le parlement marocain.
Il semble que les pêcheurs et armateurs des chalutiers européens et surtout espagnols qui sont autorisés par le nouvel accord à pêcher dans les eaux maritimes marocaines, commencent à perdre patience.
Leurs fédérations et associations appuyées par les lobbies du secteur auraient pesé en coulisse, de tout leur poids sur Bruxelles pour l’inciter à faire plus de pression sur Rabat afin d’activer l’entrée en vigueur du dit-accord.
D’ailleurs, ce lundi la première réaction provient du commissaire européen aux affaires maritimes et à la pêche, dont le porte-parole, Hélène Banner a qualifié de « regrettable » l’absence de finalisation par le Maroc de son propre processus de ratification interne du nouveau protocole de pêche.
La non-finalisation par le Maroc de la ratification du nouveau protocole empêche la reprise des activités des marins-pêcheurs européens dans les eaux marocaines.
Banner a enfin souhaité que le Maroc finalise le processus de ratification dès que possible afin que cet accord conclu à l’issue d’un processus de négociations « très long, ardu et compliqué », puisse enfin entrer en vigueur.
Le nouveau protocole de pêche a été adopté le 10 décembre 2013 par le Parlement européen et ensuite par les deux chambres du parlement marocain les 11 et 12 février dernier, mais la finalisation de sa ratification semble avoir été retardée par un récent malentendu entre le Maroc et l’Union Européenne.
Il s’agit de la récente modification introduite par Bruxelles dans le système des prix d’accès des fruits et légumes marocains aux marchés de l’UE. Une telle mesure a soulevé un tollé au Maroc tant au sein du gouvernement que parmi les professionnels qui y voient une menace à leurs exportations de fruits et légumes.
Bruxelles a-t-elle vraiment bien fait ses calculs en décidant d’activer un mécanisme de protection de ses produits agricoles ? Pas si sûr, la réaction du Maroc ne s’est pas fait attendre.