L’affrontement verbal qui a failli tourner au pugilat entre un ministre et un député, mardi au Parlement, n’est pas un fait divers mais un fait grave qui renseigne sur la légèreté, voire l’immaturité dont font preuve beaucoup de nos politiciens.
D’ailleurs, la séance des questions orales de mardi à la Chambre des représentants n’est pas une exception. L’implication du ministre Louafa qui « réplique plus vite que son ombre », selon l’expression d’un chroniqueur, ne change pas grand-chose au tableau habituel. Pas plus que l’irritation de l’honorable député de l’Istiqlal Mohamed Sobhi. Les débats dédiés en principe à l’examen de questions qui concernent le quotidien des citoyens, se transforment de plus en plus en échange d’injures et de grossièretés. Dans beaucoup de cas, les esprits se chauffent et les accusations entre majorité et opposition pleuvent, confinant à la diffamation et à la calomnie.
Il n’est pas étonnant que ce soit le côté spectacle qui motive parfois le commun des citoyens à suivre les débats parlementaires à la télévision. Ainsi donc, le Parlement se transforme imperceptiblement de tribune éminemment politique et législative en scène d’attraction. Les diatribes orageuses du Chef du gouvernement devant les parlementaires sont là pour compléter le tableau.
Bien sûr, les scènes de pugilat parlementaire reviennent de temps en temps sur les sites Internet et les réseaux sociaux. Mais dans la plupart des cas, il s’agit de pays où les mœurs démocratiques sont incertaines ou encore balbutiantes. En tout cas, on est en présence de parlementaires qui sont loin du degré de maturité que suppose une institution législative.