Une bonne note de Fitch Ratings est toujours la bienvenue, et davantage par temps de conjoncture économique incertaine. Ainsi, la stabilité politique et la résilience économique et sociale du Maroc ont convaincu l’agence de notation internationale de maintenir sa notation à « BBB-» avec perspectives stables.
Fitch a, en fait, procédé à une analyse comparative de l’évolution politique et économique récente entre la Tunisie et le Maroc. Deux pays aux structures économiques et sociales comparables, mais qui ont pris des « chemins divergents depuis le Printemps arabe », commente l’agence de notation. Jusqu’en 2010, les deux pays avaient maintenu un taux de croissance presque identique, et des notations financières comparables. Les économies marocaine et tunisienne ont été tirées tout au long des années 2000, par une bonne tenue du tourisme et des exportations manufacturières. Mais avec le déclenchement des troubles en Tunisie et dans la région, les deux pays maghrébins ont alors bifurqué vers deux directions divergentes.
La Tunisie s’est alors enlisée dans une spirale d’instabilité politique et de marasme économique qui ont démoralisé les acteurs économiques locaux et découragé les investisseurs étrangers. Fitch Ratings explique que « depuis le démarrage du Printemps arabe en janvier 2011, la notation financière de la Tunisie (BB-/perspective négative) a été abaissée de 4 crans au total ». Au Maroc, en revanche, les choses ont évolué autrement. A la différence des autres pays de la région secoués par les troubles de ce qui a été hâtivement baptisé Printemps arabe, le Maroc a bénéficié de sa traditionnelle stabilité politique. Adossée à une « tradition de pluralisme politique (et à) la permanence de la monarchie », la transition politique de 2011 s’est déroulée en douceur, note Fitch Ratings. De même, l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement conduit par un parti à référentiel islamique n’a pas eu l’effet déstabilisateur qui a ébranlé les autres pays arabes de la région. Ceci est à mettre en relation avec le statut du roi du Maroc comme Commandeur des croyants, en plus de la popularité personnelle du roi Mohammed VI, perçu comme un roi réformateur et proche du peuple.
Pourtant, cette dynamique positive doit être confirmée par la poursuite des réformes économiques et la rigueur fiscale et budgétaire, recommande Fitch Ratings.