Le maire socialiste Fathallah Oualaou semble manquer d’imagination pour gérer la finance publique de la commune urbaine de Rabat.
Economiste de formation très connu et l’un des anciens argentiers du Royaume, l’actuel président du Conseil communal de la capitale n’a pas trouvé mieux pour honorer ses engagements pour le financement des grands projets devant être mis en chantier, que de brader l’hippodrome de Souissi qui a longtemps meublé l’un des chiques quartiers de la ville de Rabat. Il s’agit d’une propriété de la municipalité de Rabat et qui constitue l’un des plus beaux circuits dévolus aux sports hippiques dans le Royaume.
Malgré les subventions perçues du gouvernement, les comptes de la commune sont toujours dans le rouge. Pour collecter des fonds destinés au financement du programme « Rabat, ville lumière », Oualalou a pesé de tout son poids pour la cession à la direction des Domaines de l’Etat, de l’hippodrome de Souissi.
D’une superficie de 42 ha, l’hippodrome a été ainsi bradé au prix de 150 millions de Dirhams, soit moins de 360 DH le M2. Un prix que de nombreux élus ont vivement contesté, le jugeant dérisoire par rapport au prix réel des terrains dans ce quartier huppé de la capitale. Malgré la farouche opposition de ces conseillers, le deal a été quand même conclu.
Pour se justifier, le socialiste Fathallah Oualalou a expliqué que le financement du programme intégré du développement urbain de Rabat ne pouvait « se faire via les maigres revenus fiscaux perçus par la commune ou via l’emprunt en raison de l’absence d’immunité financière de la municipalité ».
Afin de mobiliser les fonds nécessaires (710 millions de DH répartis sur 4 ans), ajoute-t-il, la commune urbaine n’a eu d’autres solutions que de recourir à la liquidation des biens fonciers restés « inexploités et gelés depuis des dizaines d’années ».
Les arguments avancés étaient contradictoires et peu convaincants, observe un conseiller municipal du PJD, expliquant que dans son plaidoyer, Oualalou a évoqué au passage, la solution la plus appropriée qu’il fallait adopter, à savoir la refonte du plan fiscal de la commune de manière à lui permettre de percevoir les taxes sur certains biens communaux et de chercher des revenus fiscaux réguliers à l’avenir. Mais certains de nos élus, commente-t-il, au lieu de faire travailler leurs méninges, optent souvent pour la solution de facilité.