Jihadistes : des chiffres qui font froid dans le dos

Les chiffres révélés par Mohamed Hassad font froid dans le dos. Beaucoup savaient que des surexcités marocains sont allés grossir les rangs des groupes terroristes en Syrie et en Irak. Mais personne ne soupçonnait leur nombre impressionnant, ni les desseins perfides qu’ils nourrissent pour leur propre pays.

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Devant les parlementaires, le ministre de l’intérieur a fait preuve d’une rare franchise. Les jihadistes marocains enrôlés dans l’autoproclamé Etat islamique seraient plus de 1200 en Irak et en Syrie. A ces marocains pur produit de terroir, s’ajoutent près d’un millier d’autres issus de l’immigration en Europe, d’où ils se sont rendus directement dans la fournaise proche orientale. Et si quelque 200 parmi eux ont été tués dans les combats ou dans des attentats suicides, 128 autres ont regagné le Maroc où ils sont soumis aux interrogatoires des services de sécurité. Le plus grave dans les indications fournies par Mohamed Hassad, c’est que les services de sécurité disposent d’enregistrements de terroristes qui menacent de recourir à la violence au Maroc et de cibler des personnalités publiques.

Des esprits suspicieux argumentent que les groupes jihadistes prospèrent seulement dans des régions où le gouvernement central est affaibli ou lorsque l’Etat est inexistant comme en Irak, au Yémen ou en Libye. Une déduction qui n’est qu’à moitié vraie, les groupes islamistes armés continuant de frapper même dans des zones où les Etats sont structurés comme en Egypte, en Algérie, en Mauritanie. C’est dire que le Maroc, qui a de longues frontières avec ces deux derniers pays, et bien qu’il soit demeuré relativement à l’écart de la démence jihadiste, n’en est pas totalement immunisé.

D’après les détails fournis par le ministre Hassad, on est en présence de jihadistes marocains surentraînés et qui ont perdu toute sensibilité humaine au contact de la terreur qui prévaut en Syrie et en Irak. Le risque est grand de voir revenir ces terroristes endurcis avec l’intention déclarée de mettre à feu et à sang nos villes et nos quartiers. On comprend dès lors la nécessité des moyens de surveillance et de prévention mis en place par les services de sécurité marocains, ainsi que la coordination étroite établie au niveau régional et international. Car la vigilance de chaque instant est devenue indispensable pour prévenir la gangrène jihadiste qui est en train de détruire d’autres pays arabes et islamiques.