Maroc, migration et intégration

Après avoir été longtemps un pays pourvoyeur, puis de transit des migrants, le Maroc est devenu à son tour une terre d’immigration, accueillant des dizaines de milliers de migrants de diverses nationalités, particulièrement des subsahariens. Face à ce soudain changement, le Royaume a adopté des politiques de régularisation et d’intégration des migrants qui reçoivent l’appui de l’OIM et du PNUD.

migrant-au-marocCet appui se décline sous forme de programme conjoint entre le Maroc, l’Organisation Internationale des Migrations et le Programme des Nations Unies pour le Développement. Lancé mardi à Rabat, le programme comme son intitulé l’indique, porte sur « l’intégration de la migration dans les stratégies nationales de développement ». Le projet étalé sur quatre ans, est financé par la Suisse et vise à encourager l’incorporation des migrants dans les stratégies nationales de développement.

La première phase de ce programme lancé en 2012, a concerné quatre autres pays concernés par le phénomène migratoire: le Bangladesh, la Jamaïque, la Moldavie et la Tunisie. Dans cette deuxième phase, le Maroc figure aux côtés de trois autres pays: l’Equateur, le Kirghizstan et la Serbie. Concrètement, il s’agit de considérer le migrant non pas comme un fardeau économique et social, mais comme une valeur ajoutée. D’où la nécessité d’élaborer des programmes d’intégration des migrants dans le processus du développement de chaque pays.

L’intérêt primordial que le Maroc accorde à la question migratoire est illustré par un autre événement qui s’est déroulé quelques jours plus tôt à Marrakech. La ville ocre a en effet accueilli une conférence internationale avec pour thème justement « l’immigration et la gouvernance de l’intégration ». La conférence a été sanctionnée par la « Déclaration de Marrakech pour la dignité de l’immigré ».