Les partisans du responsable religieux chiite irakien Moqtada Sadr se sont rassemblés mardi durant plusieurs heures devant le Conseil suprême de la magistrature à Bagdad avant de se disperser sur ordre de leur leader.
Il s’agit d’une énième démonstration de force du clerc chiite dans un contexte de profonde crise politique que traverse le pays et ce depuis les élections législatives d’octobre dernier.
Ce rassemblement devant la plus haute instance judiciaire du pays est l’ultime épisode en date de la crise qui oppose Moqtada Sadr et ses rivaux du Cadre de coordination, une alliance de chiites comportant des factions pro-Téhéran.
Depuis les dernières législatives, l’Irak ne dispose plus de gouvernement, et de Premier ministre en raison des négociations entre ténors de la scène politique qui stagnent. Quoi qu’il en soit, Moqtada Sadr a prouvé sa capacité de mobiliser ses partisans qui, depuis plus de trois semaines, encerclent le siège du Parlement, situé dans la Zone verte, pourtant la plus sécurisée à Bagdad.
En réponse, le Cadre de coordination tient son propre sit-in autour de ce quartier extrêmement surveillé où se trouvent les institutions gouvernementales et des représentations diplomatiques.
Dans cadre de ce bras de fer, des centaines de sadristes ont bloqué mardi l’accès au Conseil suprême de la magistrature au moyen de tentes montées en une fraction de secondes. Après dix heures de sit-in, Moqtada Sadr a appelé ses ouailles pour leur ordonner de libérer les lieux afin, a-t-il dit, de «préserver la réputation des révolutionnaires et pour ne pas nuire au peuple ».