L’enseignement en avait grand besoin, il fallait en finir avec les cours de soutien scolaire payants, l’une des plaies de l’école publique. La décision du ministère de tutelle d’interdire aux enseignants de donner des cours payants vient mettre un terme à une pratique qui s’est étendue au point de devenir un véritable racket.
Pratiquement tous les parents d’élèves dénoncent ce business, mais la plupart ne peuvent y échapper. Certains enseignants et enseignantes, mais pas tous heureusement, imposent quasiment les cours de soutien aux élèves. La contrepartie, ce son des tarifs variant de 200 à 400 DH l’heure, voire davantage. Des sommes de plus en plus insupportables pour les familles.
C’est même devenu un chantage en bonne et due forme. Les élèves les plus assidus aux cours de soutien, dont les parents payent donc le plus, sont assurés d’avoir de meilleures notes que les autres. Une conduite moralement indéfendable et pédagogiquement inefficace de la part de certains enseignants. Leur délire de se faire plus d’argent les pousse à racketter impudemment des parents désemparés.
Le ministère de l’éducation est formel. Il est désormais interdit « de quelque manière que ce soit, l’organisation par les instituteurs et institutrices de cours de soutien payants au profit de leurs élèves ». Le communiqué rendu public jeudi, appelle « le corps enseignant à consacrer ses efforts à l’amélioration du niveau des élèves lors des cours officiels et à accompagner les plus faibles dans le cadre des cours de soutien définis dans la politique du ministère en matière de soutien scolaire ».
En gage de sûreté, le ministre Belmokhtar a ouvert aux parents et au public les portes des académies régionales et des délégations provinciales de l’Education. L’objectif est de « dénoncer toute violation de cette interdiction, et à traiter ces affaires avec la célérité et la fermeté requises ».