Séoul veut discuter avec Pyongyang de la reprise des réunions des familles séparées

A deux jours de Chuseok, la fête des moissons, célébrée de part et d’autre du 38ème parallèle, et alors que les relations entre les deux Corées sont glaciales depuis l’arrivée d’une administration conservatrice au Sud au printemps dernier, Kwo Young-se, le ministre de l’Unification sud-coréen, a invité la Corée du Nord à une réunion pour reprendre les rencontres des familles séparées par le conflit qui scinde la péninsule depuis 1950. 

Cette initiative est la première invitation directe à une rencontre avec Pyongyang envoyée par l’administration Yoon Suk-yeol. Jusque-là, seules 3% des familles séparées par la guerre ont eu l’occasion de se rencontrer. Sur les plus de 130 000 Sud-Coréens candidats à ces réunions de familles depuis 1988, seuls 40 000 seraient encore en vie, la plupart âgés de plus de 80 ans. Et environ 400 d’entre eux meurent chaque mois

Suite au chaos de la Guerre de Corée entre 1950 et 1953, des millions de personnes, parents et enfants, maris et femmes, frères et sœurs, vivent séparées. Le conflit s’est conclu par un armistice plutôt que par un traité de paix, si bien que les deux Corées sont toujours techniquement en guerre, la péninsule est divisée par la zone coréenne démilitarisée (DMZ) et les communications transfrontalières directes, lettre ou coups de téléphone, sont interdites. 

Si elle vise à tenter de faire avancer le dialogue avec Pyongyang, l’initiative du ministère de l’Unification sud-coréen a peu de chance d’aboutir. La dernière rencontre en 2018 s’était déroulé dans un climat d’apaisement et de dialogue sur la péninsule qui contraste avec les tensions de ces derniers mois. 

Pyongyang accuse Séoul d’être responsable de la récente épidémie de Covid-19 qui a frappé le pays tout en menaçant son voisin de représailles. Et le régime de Kim Jong-un a depuis mené une série de tests malgré les sanctions, dont celui d’un missile balistique intercontinental (ICBM) pour la première fois depuis 2017.