La Libye et la Turquie renforcent leur coopération dans le secteur des hydrocarbures

A l’occasion de la visite officielle à Tripoli d’une délégation ministérielle turque, un accord de prospection d’hydrocarbures dans les eaux maritimes  libyennes, a été signé ce lundi à Tripoli, par les deux pays, trois ans après la conclusion d’un précédent accord de délimitation maritime qui avait suscité la colère de la Grèce et de l’Union européenne.

Lors d’un point de presse commun avec son homologue libyenne, Najla al-Mangoush, le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu a déclaré que, selon le nouveau mémorandum d’entente entre les deux pays, ce sont des sociétés mixtes turco-libyennes qui travailleront sur la prospection d’hydrocarbures dans les eaux territoriales libyennes ainsi que sur le sol libyen.

Le responsable turc, qui a défendu le droit de « tous les pays ayant un littoral méditerranéen » à bénéficier des ressources disponibles dans la région «de manière équitable», a par ailleurs encouragé l’usage de la monnaie locale des deux pays pour leurs échanges commerciaux qui qui devraient atteindre à terme, selon Ankara, les 4 milliards de dollars par an.

Ce nouvel accord fait suite à celui de la délimitation maritime de 2019, signé par la Turquie avec le gouvernement d’entente nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, qui a été contesté par le pouvoir de l’Est libyen, par la Grèce et par l’Union européenne.

Ledit accord permettait à Ankara, qui ambitionne d’être le plus grand investisseur régional en Libye, de faire valoir des droits sur de vastes zones maritimes en Méditerranée orientale.

La Chambre des représentants libyenne basée à l’Est s’est insurgé contre le récent mémorandum, son chef Aguila Saleh a affirmé que la signature d’un gouvernement illégal est refusée, invalide, et n’engage en rien l’Etat libyen.

Le corps législatif désavoue l’autorité exécutive du gouvernement en place à Tripoli, dont il considère que le mandat a expiré parce qu’il n’a pas respecté à temps les exigences qui ont précédé sa nomination dans le cadre du Forum de dialogue politique libyen (FDPL), qui comprenait la tenue d’élections générales en décembre 2021.