Les chiffres qui réconcilient Lahlimi avec Benkirane

Pour une fois, Ahmed Lahlimi ne joue pas les rabat-joie à l’égard du chef du gouvernement. Le patron du Haut commissariat au Plan (HCP) a avancé le chiffre optimiste de 4,8% de croissance en 2015, emboîtant le pas aux prévisions non moins satisfaites livrées par d’autres organismes spécialisés.

ahmed-lahlimiLa performance économique prévue est d’autant plus attendue par le gouvernement que l’année 2014 n’a pas été faste sur le plan économique, à peine 2,6 %. Mais le chiffre qui devrait particulièrement combler Abdelilah Benkirane, est celui d’une baisse prévue du déficit budgétaire à 4,5% du PIB contre 5% une année plus tôt. Un recul à mettre à l’actif de l’opération de décompensation des produits pétroliers, dont le chef du gouvernement avait fait son cheval de bataille.

Toutefois, les prévisions du HCP ne sont pas éloignées de celles avancées par la Banque mondiale, à 4,6 % de croissance. Globalement satisfaite du bon comportement du cadre macroéconomique, la BM demeure confiante sur la résilience de l’économie marocaine. Le même constat a été livré quelques jours plus tôt par le FMI qui prévoit 4,7 %, ainsi que par le CMC, le Centre Marocain de Conjoncture, qui va plus loin en situant à 5,1 % la croissance économique au royaume pour l’année en cours.

Cet enthousisme est toutefois largement généré par les prévisions d’une bonne campagne agricole. Ce qui illustre paradoxalement les fragilités d’une économie encore dépendante d’une pluviométrie par définition imprévisible. Il suffit d’une mauvaise année agricole pour que les précieux points engrangés par les secteurs hors agriculture, de l’ordre de 4 à 5 % de croissance annuelle, soient pratiquement inhibés. L’année 2014, marquée par une campagne agricole hésitante, en est la preuve.

C’est pourquoi les spécialistes insistent sur l’impulsion des secteurs à fort potentiel de croissance, l’industrie, les mines et les services pour aller au-delà des 170.000 emplois pronostiqués par le HCP pour 2015.