Royaume-Uni : Fragilisée, la Première ministre Liz Truss s’accroche au pouvoir

La Première ministre britannique Liz Truss a assuré hier lundi à la BBC qu’elle est déterminée à ne pas quitter ses fonctions, alors que de nombreuses sources pariaient sur un départ imminent, mais Liz Truss assure qu’elle restera à son poste dans « l’intérêt national ». 

Six semaines seulement après sa prise de fonction, Liz Truss s’est dite « désolée » de ses « erreurs ». Après une série d’humiliants revirements sur ses promesses de campagne, nombreuses étaient les voix à s’élever dans le pays pour réclamer son départ immédiat ou à ironiser sur la date prochaine de la fin de son mandat express. Même au sein de sa majorité, les manœuvres se multiplient en coulisse pour la pousser vers la sortie. 

Le nouveau ministre des Finances Jeremy Hunt, nommé vendredi dans l’urgence après la tempête sur les marchés déclenchée par le «plan de croissance» de son prédécesseur, KwasiKwarteng, tient désormais la barre du gouvernement après des semaines de chaos sur les marchés qui ont menacé la stabilité financière du pays. 

Parmi les annonces faites hier lundi par Jeremy Hunt, « la plus grosse dépense », le plafond des factures énergétiques pour tous les ménages, sera finalement en vigueur jusqu’à avril 2023 seulement et non plus pour deux ans. Au-delà, le Trésor va réfléchir à une nouvelle approche « moins chère » tout en protégeant les ménages « les plus nécessiteux ». 

Une longue liste de baisses d’impôt partent ainsi à la poubelle, rejoignant une baisse du taux d’impôt sur les revenus des plus aisés déjà abandonnée. En revanche, une hausse de l’impôt sur les sociétés aura finalement lieu.

La présentation fin septembre de projets de baisses d’impôts massives et d’un soutien colossal aux factures énergétiques par KwasiKwarteng, non pleinement chiffrés et devant être financés par des emprunts, avait fait craindre un dérapage des comptes publics. 

La livre sterling avait chuté à son plus bas historique et les taux d’emprunt à long terme de l’Etat avaient flambé, fragilisant les fonds de pension et faisant grimper les taux d’emprunt des ménages et des entreprises, dans une économie britannique déjà dans une mauvaise passe. 

La Banque d’Angleterre avait dû intervenir pour empêcher la situation de se transformer en une grave crise financière et le Fonds monétaire avait appelé Londres à rectifier le tir.