La Chine et la Russie dans la nouvelle stratégie de défense des Etats-Unis

Le Pentagone affirme dans sa nouvelle stratégie de défense pour les années à venir, publiée hier jeudi, que la Chine pose un risque «fondamental» pour la sécurité des Etats-Unis durant les prochaines décennies, tandis que la Russie représente une «menace aiguë». 

En présentant à la presse la nouvelle stratégie de l’armée américaine, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin a expliqué que Pékin « est le seul concurrent qui ait à la fois l’intention de modifier l’ordre international et, de plus en plus, les moyens de le faire.

Mais  contrairement à la Chine, a-t-il ajouté, la Russie ne représente par une menace systémique pour les Etats-Unis à long terme, elle représente une menace immédiate pour « nos intérêts et nos valeurs». 

La nouvelle stratégie de défense des US Forces évoque les pressions de Pékin sur Taïwan au moment où Washington craint que la Chine n’accélère le calendrier de sa réunification avec l’île, disant craindre que l’attitude de la Chine ne menace la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan. Mais le Pentagone note qu’un «conflit avec la Chine n’est ni inévitable ni indésirable». 

Pour la première fois, la nouvelle stratégie de défense du Pentagone est publiée en même temps que la nouvelle posture nucléaire et la nouvelle posture antimissile des Etats-Unis. 

Les Etats-Unis considèrent que leurs armes nucléaires sont destinées à « dissuader toute forme d’attaque stratégique », y compris conventionnelle, mais ils n’excluent pas d’utiliser l’arme nucléaire dans des circonstances extrêmes pour défendre leurs intérêts vitaux et ceux de leurs alliés et de leurs partenaires. 

Cette mise au point intervient alors que la Russie, qui avec ses 1.550 têtes nucléaires déployées et 2.000 autres non-déployées, constitue le principal rival des Etats-Unis, accuse l’Ukraine de se préparer à faire usage d’une « bombe sale », que les Etats-Unis s’attendent à un test nucléaire imminent de la Corée du Nord, que la Chine a « engagé un effort ambitieux d’expansion, de modernisation et de diversification de ses forces nucléaires », avec l’ambition de « posséder au moins 1.000 têtes nucléaires d’ici la fin de la décennie ». 

Autant d’éléments qui font craindre une « aggravation du danger nucléaire dans un contexte géopolitique de plus en plus concurrentiel et instable» qui prévaut sur la planète.