Qatar : Les ouvriers migrants toujours insatisfaits de leur sort malgré les réformes

Deux rapports de l’Organisation internationale du travail (OIT) publiés ce mardi, à 19 jours de l’ouverture de la Coupe du monde de foot dans l’émirat du Qatar, révèlent que le nombre de plaintes d’ouvriers étrangers a «plus que doublé » en un an, et que la « principale plainte » des travailleurs migrants auprès du ministère qatari du Travail porte sur le non-paiement des salaires. 

Entre octobre 2021 et octobre 2022, le nombre de plaintes a atteint 34.425, grâce notamment au lancement en 2021 d’une plateforme de dépôt de plainte en ligne comprenant un canal de dénonciation anonyme. 

Saisie en 2014 d’une plainte des syndicats internationaux contre le Qatar, l’OIT est installée dans le pays depuis 2018. Ses deux rapports de l’OIT exhortent le Qatar à «continuer à œuvrer pour le plein respect des normes internationales du travail». 

Et parmi les priorités restantes dans la mise en œuvre du programme de réformes entreprises par le Qatar, l’OIT pointe « la nécessité de veiller à ce que tous les travailleurs et employeurs puissent bénéficier des lois sur la mobilité de la main d’œuvre» d’un employeur à un autre, le renforcement des mécanismes permettant aux travailleurs de porter plainte et de récupérer leur salaire, et une meilleure protection des droits des travailleurs à domicile, y compris en matière de temps de travail et de repos. 

Régulièrement critiqué par les syndicats internationaux et les ONG pour ses manquements aux droits humains, notamment ceux des travailleurs migrants, le Qatar a entrepris entre 2018 et 2020 de vastes réformes de sa législation du travail. Mais les ONG s’inquiètent de l’abandon des réformes après le Mondial 2022 prévu du 20 novembre au 18 décembre.