Le financement des dégâts liés au réchauffement climatique au menu des discussions de la COP27

La 27èmeconférence mondiale de l’ONU sur le climat (COP27), qui rassemble quelque 200 pays se tient du dimanche 6 au 18 novembre à Charm el-Cheikh en Egypte, devrait accorder une place de choix dans les débats à la question des dédommagements financiers que réclament les pays les plus pauvres non responsables du réchauffement climatique mais se trouvent en première ligne de ses impacts. 

Cette question délicate des « pertes et dommages » a été officiellement ajoutée à l’ordre du jour des discussions à Charm el-Cheikh lors de la cérémonie d’ouverture, alors qu’elle ne devait jusqu’alors faire l’objet que d’un «dialogue» prévu jusqu’en 2024. 

Les coûts des catastrophes telles que les inondations historiques au Pakistan, les canicules à répétition, les ouragans, les incendies, ou encore les sécheresses désastres se chiffrent déjà en dizaines de milliards de dollars. 

Selon des chiffres cités par l’Institut Grantham sur le changement climatique de la London School of Economics, avec l’accélération des catastrophes, les montants de ces dommages pourraient ainsi atteindre de 290 à 580 milliards de dollars par an en 2030 et de 1.000 à 1.800 milliards en 2050. 

Etant responsables de la plupart des émissions de gaz à effet de serre, les Etats industrialisés sont réticents sur la question des dédommagements financiers, craignant les conséquences légales d’une telle «reconnaissance» des pertes et dommages occasionnés aux pays non pollueurs de la planète. 

La défiance des pays en développement est d’autant plus forte alors que la promesse des pays du Nord de porter à 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 leur aide aux pays du Sud pour réduire leurs émissions et se préparer aux impacts, n’est toujours pas tenue.

Les négociations de la COP27 se tiennent sur fond de crise climatique toujours plus pressante. Les émissions de gaz à effet de serre doivent baisser de 45% d’ici 2030 pour avoir une chance de limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris. 

Mais même s’ils étaient enfin respectés, les engagements actuels des Etats signataires entraîneraient une hausse de 5 à 10% des émissions, mettant le monde sur une trajectoire au mieux de 2,4°C d’ici la fin du siècle, loin de l’objectif principal de l’accord de Paris de moins de 2°C par rapport à l’époque où les humains ont commencé à brûler à grande échelle les énergies fossiles (charbon, pétrole ou gaz), responsables du réchauffement climatique.