Des positions kurdes dans le nord de l’Irak et de la Syrie ciblées par de nouvelles frappes turques

L’armée de la Turquie a mené hier dimanche des dizaines de frappes aériennes dans le nord de l’Irak et la Syrie, visant des régions sous contrôle des Forces kurdes syriennes et du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Irak. 

Près de 25 frappes aériennes ont été effectuées par l’armée turque dans les provinces syriennes de Raqa et Hassaké (nord-est) et d’Alep (nord), faisant au moins neuf morts dans les rangs des forces kurdes et six morts dans parmi les forces du régime syrien, et en blessant 31 autres selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG basée à Londres et qui dispose d’un vaste réseau de sources d’information en Syrie. 

La principale cible d’Ankara a été Kobané et ses environs, près de la frontière turque, notamment des silos à grains près d’Al-Malikiyah (nord-est) et une centrale électrique au sud de cette province. En riposte, des roquettes ont été lancées dimanche depuis la Syrie sur un poste-frontière turc, faisant au moins trois blessés. 

Dans un communiqué, le ministère turc de la Défense a affirmé que l’opération, baptisée «Griffe Epée», a pour objectif d’«éliminer les attaques terrorises au nord de l’Irak et de la Syrie, d’assurer la sécurité des frontières et d’éliminer le terrorisme à sa source». 

Ankara affirme que le PKK et les Forces démocratiques syriennes (FDS) sont derrière l’attentat d’Istanbul du 13 novembre, qui a fait 6 morts et 81 blessés. Les groupes de Syrie et d’Irak ont de leur côté rapidement nié toute implication dans cet attentat. 

La Turquie, qui a des soldats présents dans le nord de la Syrie et qui a déjà mené entre 2016 et 2019 trois opérations d’envergure dans le nord de ce pays ciblant les milices et organisations kurdes, a multiplié depuis mai dernier, ses menaces d’une nouvelle offensive, avec pour objectif de créer une «zone de sécurité» de 30 kilomètres de largeur à sa frontière sud.