Le site du Parlement européen visé par une cyberattaque après un vote sur la Russie

Le porte-parole principal du Parlement européen, Jaume Duch a révélé jeudi, que le site officiel du Parlement européen est devenu temporairement indisponible hier mercredi, quelques heures à peine après que les députés aient adopté une résolution très ferme, mais non contraignante, déclarant que la Russie est un «Etat soutenant le terrorisme». 

Un fonctionnaire du Parlement européen, s’exprimant sous couvert de l’anonymat en raison de la sensibilité du sujet, a déclaré que cette attaque externe est «la plus sophistiquée de l’histoire récente». 

Selon Jaume Duch, la disponibilité du site web a été affectée de l’extérieur en raison de niveaux élevés de trafic réseau externe, un trafic lié à une attaque DDoS (Distributed Denial of Service). 

Les pirates utilisent des attaques DDoS malveillantes pour inonder les réseaux de gros volumes de données difficiles à gérer, ce qui entraîne une perturbation du trafic normal ou une paralysie totale du réseau. 

La panne a été détectée pour la première fois après le vote russe, qui a eu lieu en début d’après-midi. Le site était de nouveau accessible à 15h30, mais il était à nouveau fermé à 16h. La durée totale de la panne n’est pas claire. Le centre multimédia du Parlement, qui fonctionne comme un site distinct, n’a pas été affecté.

La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a annoncé sur son compte Twitter, qu’«un groupe pro-Kremlin a revendiqué l’action», précisant qu’il s’agirait du groupe prorusse Killnet, connu pour mener ce type d’action, et qui a revendiqué plusieurs attaques depuis le début de l’année, notamment en Lituanie, en Norvège, aux Etats-Unis ou en Italie. 

Une alerte le visant notamment a été émise en avril 2022 par Five Eyes, l’alliance des services de renseignement de l’Australie, du Canada, de la Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni et des Etats-Unis. 

Ces derniers prévenaient que plusieurs groupes de cybercriminels russes, dont Killnet, «représentaient une menace pour les infrastructures critiques» des pays soutenant l’Ukraine contre l’invasion des troupes russes.